La pression monte
Alors qu’un cessez-le-feu était en place et largement respecté pendant toute la deuxième moitié de 2020, un véritable regain de violence inquiète les observateurs. Dans la région du Donbass se trouvent des séparatistes pro russes. L’Ukraine et les pays occidentaux accusent le Kremlin d’armer, diriger et financer ces séparatistes. La Russie nie toujours cette ingérence. Les responsables ukrainiens et américains s’inquiètent depuis plusieurs jours de l’arrivée de milliers de soldats et de matériel militaire russe à la frontière russo-ukrainienne.
D’après le Kremlin, ces mouvements militaires seraient défensifs et ne représentent aucune menace. Le porte-parole du Kremlin s’est exprimé. D’après lui, "Les forces armées russes se trouvent sur le territoire russe aux endroits qu’elles jugent nécessaires et appropriés, et elles y resteront aussi longtemps que nos dirigeants militaires et notre commandant suprême le jugeront approprié". Moscou se place en tant que défenseur des séparatistes, au cas où une opération militaire ukrainienne d’envergure se déroulerait. Le Kremlin évoque la protection de la population locale à laquelle elle a distribué des passeports russes. "Le comportement de la partie ukrainienne suscite le risque de combats de grande échelle", explique le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskoc.
Campagne de désinformation
Quant à l’Ukraine, elle accuse Moscou de chercher un prétexte à une confrontation armée. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Rouslan Khomtchak, a pointé du doigt la responsabilité de la Russie. Il estime que le Kremlin met en place une "campagne de désinformation" en disant que Kiev prépare une offensive. De leur côté, les Ukrainiens accusent Moscou d’amasser des troupes aux frontières. La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a soutenu que le nombre de militaires russes le nombre de militaires russes à la frontière de l’Ukraine n’avait jamais été aussi élevé depuis le début du conflit en 2014.
L’Ukraine a exclu vendredi la possibilité de toute offensive militaire contre les séparatistes. "La libération par la force des territoires occupés temporairement conduira inévitablement à de nombreuses pertes civiles et militaires, ce qui est inacceptable pour l’Ukraine", a déclaré le général Rouslan Khomtchak. Dans un communiqué publié sur Facebook, il a souligné que Kiev soutient une solution "politique et diplomatique" pour récupérer les territoires qui lui échappent depuis le début de ce conflit en 2014. Depuis le début de l'année, 24 soldats ukrainiens ont été tués à Donbass. Un soldat ukrainien a été tué jeudi matin dans cette région. Suite à cette annonce, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est rendu sur le front pour saluer le courage de ses soldats.