Martine Doyen a eu l'idée amusante de transformer ses cinéastes favoris, grâce à l'application FaceApp, pour réaliser ces portraits de femmes, qui se sont trouvés d'abord réunis sur un compte instagram.
Au bout d'un an, La Lettre volée lui a proposé d'en faire un livre, qui rassemble 84 portraits, classés des plus anciens aux plus contemporains. Depuis la parution, près du double est disponible sur son compte instagram.
Il s'agit d'une galerie, qui ne propose pas d'emblée un concept, ni une explication. Mais au fil des interviews, au fil des questions, Martine Doyen a approfondi son sujet. Elle s'est par exemple aperçue qu'il n'y avait pas de femmes réalisatrices de l'âge d'Hitchcock ou de Tati dans l'histoire du cinéma.
Parmi les cinéastes femmes qui ont commencé le métier en même temps qu'elle, qui avaient énormément de talent, qui ont fait un ou deux films, beaucoup n'arrivent pas à en faire un troisième, et beaucoup, bien souvent, disparaissent.
"Or, pour proposer une patte, un style, il faut quand même plus qu'un film. Ce que je regrette aujourd'hui, c'est que, c'est vrai, il y a un engouement pour les cinéastes femmes, mais uniquement pour les émergentes et pas pour les autres.(...) C'est un peu inquiétant, parce que, pour qu'il y ait des femmes dans le panthéon du cinéma dans 20 ans, il aurait fallu qu'il y ait des réalisatrices plus âgées aujourd'hui."