Alexandra Tondeur, qualifiée pour l’Ironman d’Hawaï, renonce, faute de budget

C’est au centre sportif du Blocry qu’Alexandra Tondeur nous fixe rendez-vous, après 2h de natation et avant une séance de musculation.

La triathlète brabançonne a retrouvé son sourire légendaire, et se félicite de sa belle saison 2022 : " Mon bilan est super positif. J’ai réalisé huit podiums internationaux cette année, dont 2 deuxièmes places sur des Ironmans. J’ai aussi validé ma qualification pour Hawaï. C’est super. Surtout qu’en 2021 j’ai fait quelques mois de dépression. Le début de saison a été dur mentalement mais une fois que j’étais repartie, tout est reparti. Et puis la saison n’est pas encore terminée. J’espère que d’autres belles choses arriveront".

Parmi ces chouettes choses, il y avait l’IronMan d’Hawaï. Alexandra Tondeur avait réussi à se qualifier, en juillet, pour cette épreuve mythique mais elle a dû renoncer, faute de budget : " Il fallait récolter plus ou moins la somme de dix mille euros pour pouvoir faire le stage d’acclimatation, pour le déplacement et pour le logement là-bas sur place. Donc je n’ai pas réussi en fait à rassembler assez de financement. Malgré tout le soutien que je peux avoir de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’Adeps, ce n’est pas à eux d’assumer tous les frais. C’est aussi à nous, sportifs de haut niveau, de trouver des partenaires, de trouver des sponsors qui vont nous permettre d’aller encore plus loin dans notre carrière. Et là, j’ai échoué. Ce n’est pas grave. J’ai échoué cette année, mais je serai à Hawaï l’année prochaine. Je vais trouver les financements pour y aller. Et j’ai déjà de bonnes pistes. J’ai déjà mis la moitié du budget de côté, pour l’édition 2023."

La triathlète de Court-Saint-Etienne, a connu des moments difficiles, depuis son titre de championne du monde longue distance, en 2019. Un titre qu’elle a porté, par moments, comme un véritable fardeau : " C’était un calvaire. Ça a été lourd à porter. Beaucoup de gens n’ont pas compris comment il était possible que je puisse gagner un championnat du monde. Et donc ça a été beaucoup de jalousie, beaucoup de choses très très négatives autour de moi et c’était dur à porter. J’ai quand même une trentaine de contrôles antidopage à mon compte. Et celui qui pense qu’il faut être dopé pour gagner des courses et bien il peut venir vivre mon quotidien avec plaisir."

Aujourd’hui Alexandra dégage une grande sérénité, même si elle regrette que son sport ne soit pas plus médiatisé : "Quelques sportifs belges sont mis en avant par les médias. Toujours les mêmes, alors qu’on est 200 à faire des choses exceptionnelles. Et sans médiatisation, les sponsors ne suivent pas". L’argent, le nerf de la guerre pour ces athlètes d’exception qui doivent se battre pour trouver des financements. Mais cette réalité n’empêche pas Alexandra Tondeur de continuer à toujours vouloir se surpasser.

"Quand j’étais championne du monde, j’étais inquiète. Je me disais, comment est-ce que je vais faire maintenant pour encore m’améliorer et continuer à gagner des courses. Ça m’a obsédé pendant des semaines. Après chaque course je me dis que je devrai faire mieux à la suivante. C’est une obsession. Le jour où je n’aurai plus cette obsession, je pense que j’irais prendre un pastis en jouant à la pétanque.".

Le dernier gros objectif d’Alexandra Tondeur cette saison c’est l’Ironman de Tibériade en Israël, le 25 novembre. Les trois premières classées arracheront leur ticket pour l’Ironman d’Hawai de 2023.