Belgique

Alexander De Croo : en Afghanistan, "on fait tout pour limiter au maximum les risques"

Le Premier ministre Alexander de Croo et troupes de la Défense belge sur le tarmac de Melsbroek, le 18 août 2021

© BELGA

La Belgique a dépêché quatre avions pour procéder aux opérations de rapatriement des Belges présents en Afghanistan (une centaine) et de ressortissants afghans qui ont travaillé pour la Belgique ou ont un lien avec des Belges. Après un premier "petit" avion, un Falcon envoyé en éclaireur pour préparer la mission, le premier gros-porteur A400M est arrivé à Islamabad, au Pakistan. Deux C130 ne devraient pas tarder à le rejoindre.

Dès vendredi, les premières rotations entre Islamabad et la capitale afghane Kaboul seront effectuées. Le Premier ministre, Alexander De Croo a fait le point sur cette mission.


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Extrait de notre 19h30 (reportage et intervention du Premier ministre)

Aéroport de Kaboul : des scènes poignantes

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"On doit faire des listes", "savoir à l’avance qui sont les gens qu’on veut rapatrier"

Alors qu’un premier Belge a été évacué d’Afghanistan par les militaires français et que 7 autres Belges et 15 Afghans ont été rapatriés en Europe par les Pays-Bas, la Belgique est à présent prête à procéder aux évacuations prévues entre la capitale Afghane et Islamabad au Pakistan, à partir de vendredi. "Nous avons des équipes en train de s’installer sur place dans des situations qui sont extrêmement difficiles. On a vu que c’était très chaotique", explique Alexander De Croo.

Le Premier ministre explique que la Belgique fait "tout pour limiter au maximum le risque, limiter les risques pour nos équipes, nos militaires et nos diplomates qui se rendent sur place".


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La Belgique procédera aux évacuations sur base de listes. "On doit bien savoir à l’avance qui sont les gens qu’on veut rapatrier", explique Alexander De Croo pour qui on doit "être aussi clair qu’on ne peut pas prendre tout le monde". "Les gens qu’on rapatrie avec nos avions doivent répondre à des critères qui sont très clairs", précise le Premier ministre.

Les gens qu’on rapatrie avec nos avions doivent répondre à des critères qui sont très clairs

Pour Alexander De Croo, la Belgique n’a pas tardé à organiser l’évacuation

Alexander De Croo répond à ceux qui seraient tentés de critiquer la manière dont la Belgique organise les opérations d’évacuation de ses ressortissants en Afghanistan et des Afghans qui pourront bénéficier des services de la Belgique pour quitter le pays tombé aux mains des talibans. "Certains disent qu’on a pris un peu plus de temps ? Nous estimons que pour une opération comme celle-là, vers un pays qu’on connaît un peu, sans être de grands spécialistes de la région, qu’il vaut mieux bien préparer à l’avance", estime Alexander De Croo.


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Il faut "être sûr que nos gens qui sont là peuvent travailler en sécurité, qu’on sache d’avance qui sont les gens qu’on veut prendre et qu’on puisse bien faire le contrôle et éviter de se rendre sur place et que des avions doivent repartir à moitié vide", ajoute Alexander De Croo.

Quelques centaines de Belges et quasi autant d’Afghans

Combien la Belgique prévoit-elle d’évacuer de personnes au cours des rotations prévues les prochains jours entre Islamabad et Kaboul ? "Il y a des listes qui sont en train de se faire", selon Alexander De Croo.

On a fait le choix de prendre un peu de temps pour bien préparer cela

Le nombre de personnes sur ces listes varie tout le temps, "mais on parle quand même de plusieurs centaines de Belges et probablement plus ou moins le même nombre de gens qui sont des Afghans qui ont travaillé pour les militaires ou pour d’autres services, des gens qui sont liés d’une manière familière avec les Belges", explique le Premier ministre. Il s’agira encore de personnes "qui ont été des défenseurs des droits de l’homme ou des droits des femmes et dont on sait qu’ils sont en danger aujourd’hui", poursuit le Premier ministre.


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Cela nécessitera plusieurs rotations. "On a fait le choix de prendre un peu de temps pour bien préparer cela avec le souci de la sécurité pour toutes nos équipes et pour les gens qu’on essaye de rapatrier", conclut le Premier ministre.

La Belgique doit "peser"

Quant aux droits de l'Homme : "C'est un danger pour tellement de femme et de projets que nous avons fait depuis des années" a déclaré le Premier ministre dans notre journal télévisé. Alexander De Croo en appelle à l'Europe et à la communauté internationale. Et que celle-ci doit peser sur les talibans. La Belgique fera clairement entendre sa voix, assure-t-il.

En ce qui concerne l'accueil de migrants, il faut que "chaque pays fasse sa part" assène-t-il, exhortant à un débat plus tard au sein des instances européennes.

Extrait de notre JT de 19h30, avec Alexander de Croo comme invité :

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