Alexander De Croo à propos des mesures énergie : "Dire que cela n’a pas d’impact, là je ne suis pas d’accord"

Alexander De Croo était l’invité de notre Journal télévisé ce soir. Le Premier ministre est venu commenter les mesures prises par la Vivaldi.

Le premier point soulevé est celui de la baisse de la TVA de 21% à 6% pour la facture d’électricité. Pourquoi ne pas prendre une décision similaire pour le gaz alors que c'est cette facture qui explose le plus, rappelait ce mardi Julie Frère, porte-parole de Test-Achats sur les antennes de la Première. Le Premier ministre explique que ce choix a été fait parce que le gouvernement "veut aider sur deux domaines". Il ajoute que tout le monde a un raccordement électrique et pourra donc bénéficier d’une diminution de la TVA. "Sur le chauffage, c’est autre chose. En Wallonie, par exemple, 50% de la population se chauffe avec du mazout". Or, l’Europe n’autorise pas une baisse de la TVA sur le mazout. Et donc "On n’aurait pas pu pas dire : on va diminuer la TVA sur le gaz, et puis pour les gens qui se chauffent au mazout : vous restez dans le froid, il n’y a pas de mesure pour vous".

Concernant le chauffage, le gouvernement a opté pour un chèque (chauffage) de 100 euros (sous forme de réduction directe sur la facture d’électricité) pour tous les citoyens.

Rappelons que le gaz naturel a considérablement augmenté en un an, mais le Premier ministre précise que c’est aussi le cas du mazout et que les personnes qui se chauffent en utilisant de l’électricité voient aussi la différence.

Des mesures qui s’ajoutent aux indexations

Alexander De Croo note également qu’à ces mesures s’ajoutent trois indexations qui ont eu lieu l’une après l’autre. "Quelqu’un avec un salaire, plus ou moins moyen, une indexation c’est 50 euros en plus chaque mois. Si vous êtes un couple et vous voyez trois indexations l’une après l’autre… Si on met tout cela ensemble (y compris avec le tax shift également annoncé aujourd’hui) le paquet global est entre 300 et 500 euros pour le public général. Dire que cela n’a pas d’impact, là je ne suis pas d’accord".

Le Premier ministre admet cependant que dans le contexte actuel des hausses des prix de l’énergie "c’est clair qu’il y a des situations très difficiles" et de rappeler que la prolongation du tarif social élargit fait aussi parti des mesures adoptées par le gouvernement.

Les fournisseurs d’énergie doutent qu’il soit possible de diminuer la TVA de 21% à 6% à partir du mois de mars. Le délai est trop court expliquait Stéphane Bocqué, directeur de la communication de la FEBEG, la fédération des fournisseurs Belges de gaz et d’électricité dans Journal Télévisé de ce mardi. Les processus à modifier sont nombreux et cela demande un certain temps d’implémentation, selon lui.

Alexander De Croo, comprend la difficulté, mais il pense que dans la situation actuelle : "je demanderais quand même aux fournisseurs de faire l’impossible".

Dans l’opposition, Défi estime que le gouvernement Vivaldi "recule à chaque fois avant de sauter et cela finit par donner des conclaves de toute une nuit qui accouchent d’une souris après des mois de montagne".

Le Premier ministre conteste cette vision du travail du gouvernement. Il rappelle que l’intervention financière des mesures s’élève à plus d’un milliard d’euros. Et cela avait déjà été fait l’année dernière, précise-t-il. Le plus gros volume concerne le tarif social qui bénéficie à 2 millions de Belges. Dès lors : "Je trouve la critique de l’opposition un peu facile. Quand on est dans une situation difficile, on fait le maximum pour aider les gens".

Le gouvernement s’est également mis d’accord sur un mini tax shift pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Alexander De Croo explique que le financement de cette mesure se fera à partir de trois leviers.

• Une taxe sur l’aviation
• Une "légère" augmentation sur les accises du tabac
• Une réforme de la dispense de versement du précompte professionnel

Tout cela mise ensemble, on atteint un montant de 300 millions d’euros "que l’on rend aux gens". Et le Premier ministre de donner l’exemple d’un couple : "c’est plus ou moins 200 euros de net en plus sur base annuelle".