La Galerie Baronian (rue Isidore Verheyden 2, 1050 Bruxelles) fêtera ses cinquante ans en 2023. Le secret de cette longévité tient à la personnalité du patron, Albert de son prénom. Un honnête homme dans l’acception du 17e siècle. Un galeriste respecté par le milieu de l’art contemporain. Les artistes et les mouvements défendus écrivent un pan de l’histoire qui couvre cinq décennies : Jo Delahaut, le grand maître belge de l’abstraction géométrique ; Claude Viallat et Daniel Dezeuze, des membres du groupe Supports/Surfaces ; l’ami Gilberto Zorio, Giulio Paolini et Mario Merz, des représentants de l’Arte Povera ; les Neue Wilden ou les nouveaux fauves allemands ; le couple so british Gilbert & George ; le Chinois Wang Du ; les Belges Bernd Lohaus, Marc Trivier, Michel Frère, Lionel Estève ; les photographes français Eric Poitevin et Bruno Serralongue.
L'abécédaire
Albert comme Baronian est un abécédaire paru aux éditions Ludion. L’ouvrage est le fruit de nombreuses conversations avec Xavier Canonne, le directeur du Musée de la Photographie à Charleroi, un ami intime d’Albert Baronian qui se livre sans faux-semblant en se prêtant au jeu des lettres avec humour et sérieux. A comme Amitiés, Argent ou Arte Povera, C comme Chat, Cigare ou Chanson française, D comme Delahaut ou Z comme Zorio …. La somme parvient à brosser le portrait d’un homme né à Uccle en 1946 dans une famille d’origine arménienne. Qui est Albert Baronian ? Il répond à la question en plaisantant : " Je suis un humain avec des coups de coeur. J’ai eu une vie extrêmement banale. Je n’ai fait qu’un seul métier et je suis toujours marié avec la même femme depuis cinquante ans ".
O comme Oeil
Le galeriste a tissé avec les artistes des liens de confiance qui dépassent les relations marchandes. Le moteur est le regard sur l’œuvre. L’attention vive à la justesse de la création et au talent des plasticiens. Baronian n’a jamais monté une exposition dans le seul but de gagner de l’argent. Il n’amasse pas les œuvres. Il collectionne les regards. Un seul tableau, un Rothko (qu’il ne possède pas) apporterait tout et rien à l’homme pudique qui sous le couvert de la bonhommie cache un contemplatif. Sacré Albert !
Albert Baronian au micro de Pascal Goffaux.