Alain Mathot sera-t-il condamné un an après avoir été acquitté ? Ce mardi se déroulait la deuxième journée de son procès en appel. Le ministère public a requis contre lui une peine de deux ans de prison avec sursis, assortie d’une privation de ses droits civils et politiques (pour 8 ans) et d’une "interdiction de commercialité" d’une durée de cinq ans. Le Parquet réclame aussi une amende plus une peine de confiscation qui peut monter jusqu’à un million cinq cent mille euros.
L’ex-bourgmestre de Seraing est accusé de corruption passive dans l’affaire du marché de construction de l’incinérateur d’Intradel. Il avait été acquitté il y a un an dans un premier procès, mais le parquet avait immédiatement fait appel.
Pour le parquet, l’ex-bourgmestre de Seraing est coupable de corruption
Pour le Parquet, Alain Mathot a beau avoir été acquitté en février dernier, il est bel et bien coupable de corruption. Il a reçu de l’argent pour influencer le marché de l’incinérateur d’Hertal, et en faire attribuer la construction au groupe Inova.
Qu’Alain Mathot ait vraiment influencé ou qu’il ait seulement tenté de faire croire qu’il allait jouer de ses contacts, c’est tout aussi illégal, selon l’avocate générale : c’est de la corruption. Il suffit que le corrupteur (Philippe Leroy, l’ancien directeur d’Inova) soit convaincu que le corrompu (Alain Mathot) a le pouvoir d’influencer une décision pour que l’infraction existe !
L’avocate générale revient sur la lettre anonyme de dénonciation qui est à l’origine de l’enquête et des procès. Pour elle, cette lettre est "crédible", puisqu’elle contient des faits et des détails que les enquêteurs ont pu vérifier.