Monde

Air India change sa politique de distribution d’alcool après qu’un passager ivre a uriné sur une passagère

Un appareil de la flotte d’Air India.

© James D. Morgan / Getty Images

Lors d’un vol entre New York et New Delhi, un passager indien urine sur une femme de 72ans assise en classe affaires. L’homme prétendument ivre est actuellement en prison et sa libération sous caution a été refusée. La direction générale de l’aviation civile (DGCA) a sanctionné la compagnie, Air India, d’une amende de 34.000 euros. La compagnie aérienne a dès lors changé sa politique de distribution d’alcool en vol et affirme que son personnel sera désormais formé pour repérer les comportements suspects.

Le 26 novembre, Shankar Mishra, cadre supérieur de la banque américaine Wells Fargo, monte dans l’avion blanc et rouge. A l’intérieur, le personnel ne remarque pas son état d’ébriété ; il semble calme. Quelque temps après le décollage, une femme informe l’équipage : son co-passager lui aurait uriné dessus. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’homme ne reçoit pas de sanction. Après l’atterrissage, il est autorisé à partir sans encombre. Le six décembre Shankar Mishra est arrêté. Il aura fallu plusieurs semaines après les faits pour que les plaintes de la victime soient entendues. Pourtant, des échanges de courriels entre la haute direction d’Air India et le directeur général Campbell Wilson, révèlent que l’accident était connu deux heures après qu’il se soit produit.

"Je n’ai pas uriné sur la plaignante"

Aujourd’hui, Shankar Mishra est toujours en état d’arrestation. Sa demande de libération sous caution a été refusée par le tribunal de Dehli. Le refus est justifié par le fait que "l’acte en lui-même est suffisant pour outrager la pudeur de toute femme". Dans son ordonnance, la magistrate, Komel Garg, rajoute "L’acte présumé de l’accusée de se soulager sur la plaignante est tout à fait dégoûtant et répugnant. La conduite flagrante de l’accusé a choqué la conscience civique et doit être désapprouvée".

Selon nos confrères de la presse indienne, l’accusé nie les faits et déclare n’avoir jamais uriné sur la plaignante. L’avocate, Ramesh Gupta, confirme, son client est innocent. Selon la défense la victime aurait des problèmes d’incontinence et se serait elle-même urinée dessus : "Le siège de la plaignante était bloqué. Il n’était pas possible pour lui (Mishra) d’y aller. La femme a un problème d’incontinence. C’est une danseuse de kathak (une danse traditionnelle indienne), 80% des danseurs de kathak ont ce problème". Un argument peu convaincant pour le juge du tribunal qui déclare qu’il n’est pas impossible de passer d’un côté à l’autre : "j’ai aussi voyagé. N’importe qui, de n’importe quelle rangée, peut faire le tour et se rendre à n’importe quel siège".

D’autres passagers ont témoigné et dénoncé l’accusé. Des échanges WhatsApp entre la victime et Mishra Ramesh ont également été analysés. Ils suggèrent que l’incident a bien eu lieu. Le tribunal a toutefois autorisé la police à présenter au magistrat une nouvelle demande détaillant les motifs de la garde à vue.

Intérieur d’un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Air India.
Intérieur d’un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Air India. © Getty Images

34.000 euros d’amende pour la compagnie Air India

A la suite de ces événements, le DGCA sanctionne respectivement, la compagnie aérienne et le responsable de la gestion des services, d’une amende de 34.000 et 3400 euros. Le pilote n’est pas épargné, son permis de vol est suspendu pour une durée de trois mois. Pour la direction générale indienne de l’aviation civile, Air India et le pilote, ont manqué à leur devoir d’assurer la sécurité et l’ordre. La compagnie aérienne réagit, la décision concernant son personnel est excessive ; elle s’est engagée à l’aider à faire appel.

"La réaction de la DGCA est impulsive, déclenchée par des rapports médiatiques sensationnels" a déclaré la Fédération des pilotes indiens. Mercredi, l’organisme à écrit au ministre de l’Aviation civile de l’Union, Jyotiraditya Scindia, afin de dénoncer l’abus de pouvoir du DGCA dans l’annulation des licences des pilotes. "Le pilote a agi promptement et avec maturité. Le principe de base de la présomption d’innocence du pilote jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée semble avoir été ignoré par la DGCA" à écrit le corps des pilotes.

La société, quant à elle, doit payer une amende supplémentaire d’environ 11.253 euros pour ne pas avoir signalé deux autres accidents similaires. Le six décembre dernier, deux passagers avaient des comportements indisciplinés. L’un avait été surpris occupé de fumé dans les toilettes de l’avion; tandis que l’autre avait uriné sur la couverture d’une passagère.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous