Invité de Matin Première, le député socialiste Ahmed Laaouej explique qu'il soutient les travailleurs qui feront grève mercredi : "Je comprends leur ras-le-bol, on leur propose des miettes alors qu'ils ont été victimes d'un véritable hold-up sur leur salaire de la part du gouvernement Michel démissionnaire. Avec le saut d'index on leur a pris 12,5 milliards en 5 ans, avec le 'vidage' de la sécurité sociale c'est plus de 6 milliards d'euros dont ils ont été privés. La sécurité sociale c'est aussi le bien-être des travailleurs. Bref : 18 milliards d'euros pris directement ou indirectement dans la poche des travailleurs. Et le patronat leur propose des miettes, c'est totalement indécent".
Selon lui, "le gouvernement démissionnaire n'a pas joué son rôle. Il a choisi le camp du patronat. Les travailleurs n'ont pas d'autre choix que de manifester leur ras-le-bol, on leur propose 0,8% d'augmentation salariale. C'est moins que l'inflation, c'est moins que la croissance économique. Il est temps que le patronat comprenne qu'il doit partager le gâteau".
"Un chèque en blanc au grand patronat"
Le gouvernement Michel met en avant les emplois qui ont été créés durant la législature. Pour Ahmed Laaouej, "les fameuses réductions de cotisations sociales patronales ont été un chèque en blanc donné au grand patronat pour plus de 6 milliards d'euros. Elles n'ont concouru qu'à la création d'un tiers des fameux 200.000 emplois. Les autres deux tiers sont dus à l'évolution positive de la conjoncture internationale".
"Ce que les patrons ne veulent pas admettre, c'est que chaque année ils reçoivent 13 milliards de subsides salariaux. Et dans le même temps ils refusent de redistribuer une partie de la création de richesse sous forme d'augmentations salariales" poursuit-il. "Le gouvernement n'a pas arrêté de leur faire des cadeaux. Et ils profitent de cela pour augmenter les dividendes des actionnaires plutôt que d'augmenter les salaires".
"Le Premier ministre a sabordé lui-même son propre budget"
Le déficit budgétaire s'élèvera cette année à 1,7% du PIB, soit quelque 7,7 milliards d'euros, selon des calculs effectués par le Bureau du plan. "Sept milliards d'euros, c'est le chiffrage de l'échec de la politique économique et budgétaire du gouvernement Michel démissionnaire. Ces milliards vont être envoyés aux générations futures." Le gouvernement est en affaires courantes et ne peut plus prendre de mesures structurelles pour combler le déficit : "Le Premier ministre a sabordé lui-même son propre budget", dit encore Ahmed Laaouej.
A propos de la problématique du climat, Ahmed Laaouej déclare : "Il faut prendre ses responsabilités. Le Parti socialiste a toujours été porteur d'une valeur qui est la valeur d'égalité, et donc de justice sociale. Il n'est pas question de faire payer la préservation de l'environnement et de faire payer aussi les mesures que l'on doit prendre en termes d'enjeu climatique aux ménages, que ce soient les ménages les moins favorisées ou les classes moyennes. Cela veut dire qu'il faut mettre à contribution les revenus du capital, les revenus de la spéculation. Cela veut dire aussi que les institutions européennes comme la Banque européenne d'investissement doivent mettre des moyens sur la table".