"Drogue du viol", cette expression vous dit quelque chose ? C'est le sobriquet choisi pour désigner le GHB, ce stupéfiant qui a fait récemment parler de lui dans l’actualité avec le mouvement #Balancetonbar. Ce serait cette substance qui plongerait les victimes de viol dans un état d’inconscience. Mais finalement, qu’est-ce que le GHB ? Et est-ce vraiment la "drogue du viol" ?
Derrière les lettres G, H et B se cache "Gamma-Hydroxy-Butyrate". Il s’agit d’une substance initialement utilisée dans le domaine médical, principalement en tant qu’anesthésiant. Mais parfois aussi comme sédatif ou comme traitement des troubles du sommeil.
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Comme l’explique Matthieu Méan, coordinateur de 1re ligne chez Modus Vivendi (une association visant la réduction des risques des usagers de drogue), il s’agit en fait d’"un dépresseur du système nerveux central". Autrement dit, le GHB ralentit l’activité cérébrale et détend son consommateur.
BHB versus GBL
Précisons toutefois que, selon Matthieu Méan, le GHB est difficilement trouvable sur le marché noir. Les consommateurs se tourneraient donc plutôt vers le GBL, le précurseur du Gamma-Hydroxy-Butyrate, que le foie transforme en GHB. Ou que les consommateurs transforment préalablement à l’aide d’opérations chimiques.
Pourquoi se tourner vers le GBL ? Car le GHB est considéré comme un stupéfiant, il est donc interdit. A l’inverse, le GBL est produit chimique utilisé comme solvant dans l’industrie. Il est donc plus simple de s’en procurer.