Le mouvement #Balancetonbar semble faire tache d’huile. Après la Belgique, les mêmes témoignages d’agressions au GHB (connue comme "la drogue du violeur") circulent à l’étranger. Au Royaume-Uni, notamment, mais aussi en France. À Montpellier, plusieurs bars vont jusqu’à proposer des capuchons pour protéger le verre de leurs clients. Mais est-ce que ça règle vraiment le problème ?
Le GHB, nouveau fléau des soirées montpelliéraines
"Le GHB, nouveau fléau des soirées montpelliéraines", titre l’association générale des étudiants Montpelliérains. A la fin de sa communication alertant sur l’utilisation de "drogue du viol" dans les milieux estudiantins, l’association ajoute : "L’AGEM et son réseau se mobilisent pour répondre à cette problématique et envisagent l’achat de ‘capotes de verre’distribuées aux étudiants et étudiantes."
L’AGEM n’est pas la seule à songer à ces capuchons, certains bars montpelliérains le proposent eux aussi.
"Les capotes de verre"
"Des capotes de verre", ce serait donc ça la solution ?
Mais cela ne reviendrait-il pas à responsabiliser les victimes ? Au sein de l’Asbl O’YES – active dans le domaine de l’éducation et de la promotion de la santé -, on y a pourtant réfléchi.
"Il y a deux semaines, nous avons envisagé de faire ces ‘capotes de verre’. On a donc sondé nos volontaires pour savoir si ils ou elles utiliseraient cela. Et on a eu des avis mitigés : certains et certaines le veulent absolument, mais d’autres ont pointé du doigt que cela revenait à responsabiliser les victimes", expliquent Lola Dubrunfaut et Valérie-Anne Duyck, chargées de communication dans l’ASBL.
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L’idée n’est pas exclue et est même en cours de réflexion. Mais plutôt que de tout miser sur ce capuchon, l’association insiste sur l’importance d’un "double travail". Première partie du travail : sensibiliser les jeunes pour ne plus que ce genre de choses arrivent. Et malheureusement, la seconde : envisager des solutions tels que les couvercles, puisque ces agressions existent.
Si tout le monde avait accès à cette éducation, il y aurait beaucoup moins de problèmes, beaucoup moins d’agressions
Mais c’est surtout sur le premier versant qu’insiste l’ASBL. Comme l’expliquent Lola Dubrunfaut et Valérie-Anne Duyck, l’éducation sexuelle et la sensibilisation jouent un rôle primordial dans la prévention des agressions.
"Si tout le monde avait accès à cette éducation, il y aurait beaucoup moins de problèmes, beaucoup moins d’agressions. Les gens réfléchiraient à leurs limites et apprendraient à verbaliser."
Et c’est dans ce souci d’éducation que l’ASBL a lancé "Moules Frites", une "chaîne digitale belge entièrement consacrée à la santé sexuelle". Objectif : informer un maximum de jeunes.