Belgique

Agression à la seringue : "Le premier réflexe que l'on devrait avoir, c'est de croire les victimes"

Par Maud Wilquin sur base de l'Invité dans l'Actu de La Première via

Ce matin dans "L'Invité dans l'Actu", Aline Gonçalves et Cécile Roche, coordinatrice du plan SACHA (Safe Attitude contre le Harcèlement et les Agressions), sont revenues sur les récents cas d’agressions à la seringue en milieu festif, à l’approche des festivals d’été. "Le réflexe sociétal de base est de mettre en doute la parole et les témoignages parce que nous vivons dans ce qu’on appelle une culture du viol qui va minimiser ces violences, les banaliser et faire en sorte qu’elles n’existent pas", assure Cécile Roche.

"Le premier réflexe qu’on devrait avoir, c’est dire 'on va croire les personnes, les témoignages, quelles que soient les informations qu’on puisse avoir, même si on ne comprend pas tout, tout de suite'. Et là, c’est vrai qu’en ce moment, il y a beaucoup plus de paroles et on écoute beaucoup plus tous ces témoignages sur les attaques à la seringue." Et pour que ces témoignages soient encore mieux entendus, le plan Sacha attache une importance particulière à former les organisateurs d'événements.

"Nous attirons l'attention sur l'importance de pouvoir identifier les violences", confie-t-elle. "On ramène aussi le principe que l’impact aura toujours plus d’importance que l’intention. Donc, même si on ne voulait pas blesser quelqu’un, si le ressenti est là, c’est ça qui sera plus important."

"Les violences sont liées à des types de discriminations particuliers"

Selon la coordinatrice, "les violences sont liées à des types de discriminations particuliers ou des types d’oppression". "Pour travailler là-dessus, on utilise l’outil d’intersectionnalité qui a été porté et pensé par des groupes militants afroféministes aux États-Unis et théorisé par Kimberlé Crenshaw", détaille-t-elle. Cet outil permettrait d'identifier les violences particulières qu'une personne pourrait vivre selon son genre, ses origines ou encore ses convictions. "Par exemple, une femme noire peut vivre quelque chose comme de l’exotisation, ou de la fétichisation."

Sensibiliser et assurer une prise en charge psychosociale des victimes

La sensibilisation est essentielle aux yeux de Cécile Roche pour éviter ce genre d'agression. "Il faut avoir une visibilité sur les événements, que ce soit en amont via des réseaux, via la com, que ce soit pendant l’événement, mais aussi après. Et alors pendant l’événement, on essaie de toucher le plus grand nombre en travaillant aussi avec les équipes de montage et démontage pour les festivals et puis avec les publics, quel que soit l’âge, le niveau de sensibilisation qui est déjà là ou pas, on essaye de toucher le plus grand nombre."

Enfin, la coordinatrice insiste sur l'importance d'assurer une prise en charge psychosociale des victimes : "On a sur nos événements des psychologues qui sont disponibles 24h sur 24. Ils sont soit présents en stand, soit dans un espace "safer space", soit joignables via un système de garde pour pouvoir apporter les premiers gestes de secours", explique-t-elle. "On ne va pas commencer une thérapie en plein festival, mais on va pouvoir amener la personne dans un cadre le plus sécurisé possible. On va pouvoir répondre à ses besoins primaires et puis essayer de la relayer vers des services professionnels."

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