Rien n’indique ce qui se trouve derrière le portail de cette maison d’une rue tranquille de Soweto : des murs tapissés de livres du couloir à la cage d’escalier, à travers lesquels Thami Mazibuko, libraire du township, se fraye un chemin.
C’est la maison de son enfance. A cette époque, il ne possédait pas un seul ouvrage. A aujourd’hui 36 ans, il est à la tête de cette librairie-bibliothèque qu’il a créée à l’étage. Il a lancé l’affaire il y a quatre ans avec une trentaine de bouquins de sa collection personnelle, des centaines de dons ont suivi.
Les piles recèlent des best-sellers comme "Tout s’effondre" de l’écrivain nigérian Chinua Achebe et de trésors nationaux tels que "Mhudi" de Sol Plaatje, premier roman en anglais d’un Sud-Africain noir. "Les livres permettent de vous glisser dans la peau d’un autre", explique à l’AFP l’homme au visage fin. "Je veux que les gens viennent ici et se laissent transporter ailleurs".