Suspecté – sans doute, à tort – d’avoir transmis le coronavirus à l’homme, le pangolin est l’animal le plus braconné au monde. Il pourrait disparaître d’ici vingt ans. La réserve de Phinda au Kwazulu-Natal, dans l’est de l’Afrique du Sud, recueille, depuis deux ans, ces étranges "mini-dinosaures" qui se roulent en boule pour se protéger. Tous ont été sauvés des mains de trafiquants.
Rigardt Hoffman n’oubliera jamais le jour où il a surpris une femelle en train d’allaiter son bébé à Phinda : "Elle l’a pris sur son dos avant de s’éloigner dans l’herbe, se rappelle ce zoologue de formation. C’est très rare de voir cela dans la nature".
La naissance du bébé dans cette région, où le pangolin a disparu depuis quarante ans, a été célébrée par toute l’équipe, qui a accueilli 12 pangolins saisis par la police. "Ils sont d’abord soignés dans un hôpital vétérinaire de Johannesburg, explique Craig Sholto-Douglas, écologue à Phinda. Les pangolins ne mangent pas en captivité. Ils sont souvent très affaiblis. Quand ils arrivent ici, on les promène dans la réserve jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit où creuser leurs terriers. Dans le passé, 80% des pangolins relâchés dans la nature ne survivaient pas. Mais grâce à notre système de surveillance, nous prenons bien soin de ces animaux fragiles. On a eu seulement deux décès".