Plus d’une centaine d’étudiants et professeurs de musique ont quitté Kaboul ce lundi 4 octobre à bord d’un avion, a annoncé à l’Agence France Presse le fondateur et directeur de l’Institut national de musique d’Afghanistan (Anim). Redoutant d’être victimes de représailles de la part des talibans qui, durant leur premier règne, entre 1996 et 2001 avaient interdit la musique, 101 membres de l’Anim ont atterri lundi soir à Doha, a indiqué Ahmad Sarmast, lui-même réfugié à Melbourne depuis la fin du mois d’août.
"C’est le moment le plus heureux de toute ma vie"
Le groupe, dont la moitié environ était composée de femmes et de jeunes filles, doit s’envoler pour le Portugal avec le soutien du gouvernement de ce pays, a déclaré le fondateur de cet institut. Cette opération a été délicate jusqu’à la dernière minute, a-t-il raconté. Avec l’aide de l’ambassade du Qatar à Kaboul, les musiciens ont été acheminés par petits groupes jusqu’à l’aéroport de la ville. Dans un premier temps, les talibans qui contrôlent l’aéroport de Kaboul ont émis des doutes quant à leurs visas, un problème finalement résolu par l’ambassade du Qatar. Puis, les femmes et les jeunes filles se sont vues opposer une interdiction de quitter le territoire avec "leur passeport" temporaire, généralement délivré aux représentants officiels. "D’après ce que j’ai compris, il ne s’agissait pas tant du type de passeport que du fait que les jeunes filles fuyaient le pays", selon lui.
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