Cette vidéo est une nouvelle manifestation du sort que réservent les combattants talibans à la culture et à la musique en Afghanistan.
Depuis leur retour au pouvoir à la mi-août, les islamistes ont juré de diriger le pays selon leur interprétation stricte de la charia, laissant peu de doute sur l’avenir de la musique dans le pays. Interrogé par le New York Times, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, avait déclaré, "la musique est interdite par l’Islam, mais nous espérons convaincre les Afghans de ne pas faire ces choses, plutôt que de les forcer".
Fin août, l’agence Associated Press rapportait les déclarations du chanteur folklorique Fawad Andarabi, annonçant que ce dernier avait été exécuté froidement d’une balle dans la tête par les talibans. Ahmad Fardin, musicien afghan interrogé par l’envoyé spécial de la RTBF à Kaboul Wilson Fache, doit se cacher dans son sous-sol, insonorisé, pour pouvoir continuer à jouer. Lors de la prise de pouvoir, des talibans sont venus chez Ahmad Fardin et ont détruit tous ses instruments de musique, ainsi que ceux de ses amis. "Si je faisais de la musique dehors, peut-être que les talibans viendraient me tuer".
En octobre 2021, une centaine de musiciens et professeurs l’Institut national de musique d’Afghanistan ont quitté le pays, craignant des représailles. Un institut qui commence à se reconstruire à Lisbonne, au Portugal, où les 300 musiciens et leurs familles ont été accueillis. Interrogé le 15 janvier au sujet de la vidéo montrant la destruction des instruments de musique de ce musicien local, Ahmad Sarmast, fondation et directeur de l’Institut national de musical d’Afghanistan a déclaré "Les talibans continuent de violer les droits musicaux du peuple afghan. Cette vidéo documente l’attitude barbare des talibans envers les musiciens et la musique en Afghanistan où la musique est interdite."