Le procès de treize personnes jugées à Paris pour avoir cyberharcelé, voire menacé de mort, l'adolescente Mila après sa publication en novembre d'une vidéo polémique sur l'islam devenue virale, a été renvoyé jeudi au 21 juin.
Pendant quatre heures, le tribunal correctionnel a examiné les différents points de procédure soulevés par la défense. Certains avocats des prévenus ont notamment demandé l'annulation des gardes à vue de leurs clients, et in fine leur convocation devant le tribunal, les jugeant irrégulières.
Me Juan Branco, qui défend l'un des prévenus, Jordan L, a lui soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) portant sur le délit de harcèlement en ligne, créé par une loi en 2018, et qui vaut aux 13 jeunes hommes et femmes d'être renvoyés en correctionnelle.
Le tribunal se prononcera le 21 juin à 9H00 sur la transmission ou non à la Cour de cassation de ces QPC.
"Il n'y a pas d'anonymat. A partir du moment où on commet un crime sur internet, on peut être recherché, on peut être retrouvé et on peut être jugé devant un tribunal", a lancé à la sortie de l'audience Mila. "C'est pour cela qu'on est là aujourd'hui. Il est temps de le réaliser, de le dire : la peur change de camp", a-t-elle déclaré à la presse.
La jeune femme, qui vient de fêter ses 18 ans et défend son droit au blasphème, vit sous protection policière depuis la publication d'une première vidéo critiquant le Coran et l'islam en janvier 2020.