Ce n’est pas la première fois que la Belgique officielle se tourne vers son passé colonial.
En 1999, le renvoi des partis sociaux-chrétiens dans l’opposition permet à la majorité arc-en-ciel de mettre à l’ordre du jour l’implication des autorités belges dans l’assassinat de Patrice Lumumba en janvier 1961.
La mise sur pied de cette commission fait suite à la parution du livre " L'assassinat de Lumumba ", écrit par Ludo De Witte. Celui-ci formule l'hypothèse de la responsabilité des autorités belges de l'époque, dans la mort en janvier de Patrice Lumumba.
Symbole
Patrice Lumumba incarne l’indépendance du Congo ex-belge. Son discours, lors de la proclamation de l’indépendance le 30 juin 1960, marquera l’Histoire : "Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions des nègres, affirme-t-il. Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre tête de l’esprit colonialiste, nous vous disons : tout cela est désormais fini."
Dès ce moment, Patrick Lumumba inquiète. Sous la pression, il sera rapidement démis des ses fonctions de Premier Ministre, arrêté et assassiné dans des conditions restées troubles.
La Belgique a-t-elle joué un rôle et si oui, lequel ?
Une commission d'enquête est constituée par La Chambre le 23 mars 2000 et travaillera jusqu'au 31 octobre 2001.
Conclusions
Le rapport de la commission est sans équivoque : d’une manière ou d’une autre, la Belgique est bien intervenue tant dans la destitution que l’élimination de Patrice Lumumba : "La Commission est amenée à conclure que certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges ont une responsabilité morale dans les circonstances qui ont conduit à la mort de Lumumba ".
Après la publication de ce rapport parlementaire, le ministre des Affaires Etrangères, Louis Michel, avait répondu qu’il fallait "reconnaître notre part de responsabilité, tout court."