La cour d’assises d’Anvers l’a annoncé ce lundi matin, le procès de Steve Bakelmans (41 ans), accusé du viol et de l’assassinat de l’étudiante Julie Van Espen (23 ans), se tiendra totalement à huis clos. Une première ? Hors norme ? Peut-être bien…
De mémoire de pénaliste, habitué des procès d’assises, Laurent Kennes ne se souvient pas d’un cas précis où le huis clos total a été prononcé devant ce type de juridiction. " La cour d’appel de Gand l’a en tout cas fait en 2001 et 2009. C’est arrivé en correctionnelle mais pas en cour d’assises ", nous explique-t-il après quelques recherches.
Dans les dossiers de mœurs, de pédophilie ou d’inceste, il n’y a rien d’étonnant de voir apparaître le huis clos mais il est, généralement, partiel et n’est d’application que pendant une durée limitée du procès. La justice y recourt lorsqu’il y a des témoignages sensibles ou des diffusions de vidéos pouvant porter atteinte à la dignité d’une victime et de sa famille. C’est ce qui a pu se passer lors du procès Dutroux par exemple.
" Quand il s’agit d’un dossier avec un mineur, c’est d’autant plus important pour préserver son identité. Souvent, il s’agit de faits odieux, excessivement graves. Le huis clos se fait dans l’intérêt de toutes les parties. Cela reste une exception et ce n’est en aucun cas une entorse fondamentale à un procès équitable ", précise Maître Xavier Van Gils, président d’Avocats.be.