Avec de plus en plus de piétons et de cyclistes à Bruxelles, les tensions entre les adeptes du deux-roues et les marcheurs se multiplient même s’ils n’existent pas de statistique car ces accrochages ne provoquent qu’exceptionnellement des accidents graves. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas en tenir compte. La Région souhaite d’ailleurs que chaque usager dispose de son propre espace dédié.
Le quai des Charbonnages, le long du canal, est un des endroits à Bruxelles où la cohabitation des cyclistes et des piétons est particulièrement problématique. " Aux heures de pointe, c’est difficile " reconnaît cette maman qui emmène ses enfants à l’école à vélo. " Je pense que ce n’est pas agréable pour les piétons surtout. Eux, ils sont là en train de marcher et il y a des cyclistes qui actionnent leur sonnette tout le temps. C’est cool pour personne en fait ".
Reprendre de l’espace aux voitures
Avec l’augmentation du nombre de cyclistes mais aussi de piétons, ces zones mixtes ne sont plus adaptées aujourd’hui. " Les problèmes que l’on constate le long du canal et ailleurs ou piétons et cyclistes doivent se partager la chaussée, c’est clairement dû à un manque de place. Et donc là, c’est important de reprendre de l’espace à la voiture. Mais on constate que c’est à l’heure actuelle encore très compliqué " regrette Florine Cuignet, chargée de politique bruxelloise au Gracq, l’association qui défend les intérêts des cyclistes.
A cet endroit, mais de manière plus générale aussi, c’est pourtant bien la volonté de la Région. " L’année dernière, sur le quai des Charbonnages, on a comptabilisé plus d’un million de cyclistes. Ce n’est plus possible de mélanger les deux usagers qui ont des besoins très différents. Il faut absolument les séparer. Ce qui veut dire aussi investir dans de nouvelles infrastructures " explique Elke Van Den Brandt, ministre bruxelloise de la mobilité.
La Région a d’ailleurs proposé de canaliser le trafic routier sur d’autres axes et de limiter le trafic au riverain sur la rive gauche du quai. Ce qui permettrait aux vélos d’utiliser la route actuelle en toute sécurité. La piste aujourd’hui mixte serait réservée aux piétons. Jusqu’ici, la Région s’est heurtée au refus de la commune de Molenbeek. " Chaque fois qu’on entre dans une commune avec ce RER vélo, il y a des enjeux locaux qui jouent aussi. Alors oui, ça demande beaucoup d’énergie. Mais les discussions sont toujours en cours dans un esprit constructif. J’espère en tout cas qu’on pourra bientôt avancer dans cette direction comme ça, on pourra vraiment gagner de l’espace et sécuriser ce tronçon pour tous les usagers ", précise la ministre.