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Actiris, Bruxelles Propreté, Citydev, SLRB, STIB... Les directions des administrations régionales bruxelloises sont-elles politisées ?

Cristina Amboldi (DéFI), Frédéric Fontaine (Ecolo) à gauche, Julie Fiszman (PS) en centre et Damien De Keyser (cdH) à droite.

© Belga/RTBF/DéFI

Les directions opérationnelles des administrations et autres organismes d’intérêt public (OIP) de la Région bruxelloise sont-elles politisées ou pas ? La question se pose après la polémique liée à la nomination, en attente de confirmation, de Cristina Amboldi à la tête d’Actiris, l’Office régional pour l’emploi. Cristina Amboldi, membre de DéFI, est la cheffe de cabinet adjointe du ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt, lui-même DéFI. Elle aurait eu accès à des informations relatives à la procédure de recrutement du/de la nouveau/nouvelle directeur/directrice d’Actiris.

Sa désignation est en suspens, elle doit être débattue une nouvelle fois ce jeudi. Si elle est acceptée par le gouvernement bruxellois, Cristina Amboldi (trésorière de la section DéFi de La Hulpe dans le Brabant wallon) sera-t-elle la première représentante d’un parti politique à diriger une administration à Bruxelles ? Absolument pas ! La majorité des patrons et patronnes sont étiquetés voire encartés. Cet article n'évoque pas les conseils d'administration, organes de représentation politique par essence. On parle ici uniquement des structures dirigeantes, en charge de la gestion quotidienne. Certaines administrations ont été récemment créées comme Urban, Iriscare ou encore Bruxelles Prévention et Sécurité.

Compétences régionales

  • Actiris

Gregor Chapelle, auquel doit en principe succéder Cristina Amboldi, a été le directeur général d’Actiris pendant 10 ans avant de partir vers le privé. Gregor Chapelle est PS, ancien échevin à Forest. Il avait souhaité être candidat aux régionales de 2019 sur la liste socialiste mais il n’a pas été retenu.

  • Bruxelles Propreté

A la tête de Bruxelles-Propreté, Vincent Jumeau, PS. Ancien chef de cabinet adjoint d’Emir Kir, alors secrétaire d'Etat régional, Vincent Jumeau prend la tête de l’agence régionale de propreté en 2009. Déjà 12 années à la tête de l’organisme qui compte 3000 collaborateurs. Un mandat souvent pointé du doigt qui se termine d’ailleurs prochainement puisque Bruxelles Propreté se cherche en ce moment un nouveau directeur général et un nouveau directeur général adjoint. Ces mandats seront limités dans le temps (cinq ans), ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Bruxelles Propreté emploie environ 3000 personnes.

Vincent Jumeau, le patron sortant de Bruxelles Propreté.
Vincent Jumeau, le patron sortant de Bruxelles Propreté. © ABP
  • Bruxelles Environnement

Bruxelles Environnement, l’administration en charge de l’environnement, du climat et des espaces verts est souvent considérée comme une chasse gardée d’Ecolo, depuis le mandat d’Evelyne Huytebroeck comme ministre bruxelloise de l’Environnement (2009-2014). A la tête de cet organisme, on retrouve Frédéric Fontaine, Ecolo, ancien chef de cabinet d’Evelyne Huytebroeck. Il a été désigné juste avant la fin du mandat de sa ministre, en 2013. Bruxelles Environnement emploie 1200 personnes.

  • Service public régional de Bruxelles

Le Service public régional de Bruxelles, le SPRB, englobe huit sous-administrations : Bruxelles Economie et Emploi, Bruxelles Finance et Budget, Bruxelles Logement, Bruxelles Pouvoirs Locaux, Bruxelles Mobilité, Bruxelles ConnectIT, Bruxelles International, Bruxelles Synergie.

Le secrétariat général du SPRB incombe à Julie Fiszman, ancienne députée et conseillère communale PS, qui a succédé à Christian Lamouline, CDH, actuel bourgmestre de Berchem-Sainte-Agathe.

Dans ces huit sous-administrations, on retrouve également du personnel politique à leur direction comme Christophe Vanoerbeek (DéFI à Waterloo) pour Bruxelles Mobilité ou Rochdi Khabazi (ancien des cabinets Picqué et Vervoort) pour Bruxelles Pouvoirs Locaux. La direction de Bruxelles Logement est assurée par Arlette Verkruyssen, ancienne conseillère au cabinet du ministre Open VLD Vanhengel. Celle de Bruxelles International par Anne Claes, déjà directrice des Relations extérieures et ancienne des cabinets Simonet/de Donnea. Celle de Bruxelles Synergie est assurée par Julie Fiszman.

La direction de Bruxelles Finances et Budget (occupée par Julie Fiszman avant sa désignation à la tête du SPRB) était vacante jusqu'à la semaine dernière et la nomination par le gouvernement bruxellois de Mark Dehoux (entrée en fonction ce 1er novembre). "Entré au SPRB en 1992 comme attaché, Mark Dehoux y a gravi tous les échelons, jusqu’à assumer, depuis 2014, la direction du service du Budget, Contrôle budgétaire et Contrôle de gestion", nous explique Julie Fiszman.

Peter Michiels est directeur de Bruxelles Economie et Emploi. Celui-ci est membre du CD&V bruxellois.

Marnix Tack, en provenance du CIRB (lire plus bas), est le directeur de Bruxelles ConnectIT. Nous n'avons retrouvé aucune attache politique dans son parcours.

  • Parking.brussels

L’agence régionale de stationnement est dirigée depuis 2014 par Eric Dubois. Celui-ci est sp.a. Il a milité à Anvers avant d'arriver à Bruxelles.

  • SBGE

La Société bruxelloise de gestion des Eaux compte à sa tête un cdH, Damien De Keyser. Désigné en 2017, lorsque le cdH faisait partie de la majorité bruxelloise, Damien De Keyser a été échevin à Woluwe-Saint-Pierre. Un temps, son cumul entre les deux fonctions avait été jugé problématique.

Damien De Keyser, ici à un congrès du cdH.
Damien De Keyser, ici à un congrès du cdH. © Tous droits réservés
  • Perspective.brussels

Perspective.brussels, c’est l’organe d’analyse des enjeux de la Région bruxelloise. Il est dirigé depuis peu par Antoine de Borman, ancien candidat cdH aux élections régionales. Désigné en juin dernier, il a également été, comme le rappelle son portrait sur le site de Perspective, "conseiller du ministre régional bruxellois de l’Économie et de l’Emploi, puis a rejoint en 2008 le cabinet de la Ministre fédérale de l’Emploi. Il est ensuite devenu directeur du CEPESS (le Centre d’Études Politiques Économiques et Sociales) entre 2011 et 2019." Le CEPESS, c’est le centre d’études du cdH. Particularité : Antoine de Borman a été désigné par un gouvernement dans lequel ne participent plus les Humanistes.

  • Hub.brussels

La directrice générale d’Hub.brussels se nomme Isabelle Grippa. Isabelle Grippa est socialiste, ancienne conseillère au sein du cabinet de Rudi Vervoort (PS) ministre-président, ancienne candidate aux élections régionales, ancienne attachée parlementaire. En 2018, elle est nommée à la tête d’Hub.brussels, l’agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’Entreprise.

  • Citydev.brussels

Benjamin Cadranel est l’administrateur général de Citydev (OIP) depuis 2013 après avoir été chef de cabinet du ministre-président bruxellois Charles Picqué (PS) et avant cela conseiller au cabinet de Laurette Onkelinx (PS). Cet Ucclois a également été conseiller communal. Citydev est l’ancienne SDRB. Elle propose des terrains et bâtiments pour les entreprises et des logements à la vente pour des particuliers.

  • STIB

La STIB, plus gros employeur en région bruxellois avec 10.000 collaborateurs est un OIP dirigé par Brieuc de Meeûs depuis 2012. Il n’a pas de carte de parti, même s'il a été poussé par quelques pontes du PS bruxellois à postuler à ce job après la démission fracassante d’Alain Flausch, étiqueté libéral, lequel avait confirmé ses préférences politiques dans une interview à la RTBF en juin 2011.

  • Bruxelles Prévention et Sécurité

Bruxelles Prévention et Sécurité ou BPS, très récente administration née de la dernière réforme de l’Etat, est dirigée par Sophie Lavaux. Celle-ci a été désignée il y a quatre mois à peine et a succédé à Jamil Araoud, devenu chef de cabinet de la ministre fédérale de la Défense Ludivine Dedonder (PS). Sophie Lavaux n'a pas d'antécédents connus avec le monde politique.

  • Innoviris

Innoviris, c’est l’organisation régionale pour la recherche et l’innovation qui entend "connecter, stimuler et soutenir financièrement les citoyens, les entreprises, les organismes de recherche et les organisations à but non lucratif". Innoviris est dirigée par Stefaan Sonck Thiebaut, depuis février de cette année. Avant sa désignation, Innoviris était dirigé par Katrien Mondt, auparavant chercheuse à la VUB. Stefaan Sonck Thiebaut n'a pas d'antécédents connus avec le monde politique.

Julie Fiszman, aujourd’hui à la tête du SPRB.
Julie Fiszman, aujourd’hui à la tête du SPRB. © D. R.
  • SLRB

La Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (OIP), c’est l’institution régionale bruxelloise en charge du logement social. Elle est dirigée par Yves Lemmens. La DH l'étiquetait PS dans un article datant de 2019. "Je suis membre", confirme l'intéressé à la RTBF. "Mais je n'ai jamais fait partie d'un cabinet, je n'ai jamais été candidat à une élection. Je suis un pur produit de l'administration. Quant à la politique, je n'affiche jamais mes convictions dans le cadre professionnel et j'essaie d'empêcher toute politisation dans la gestion quotidienne de la SLRB."

  • Bruxelles Fiscalité

Bruxelles Fiscalité ou fiscalite.brussels, l’administration de la fiscalité, a repris en 2018 le service du précompte immobilier et les taxes de circulation au 1er janvier 2020. Cette structure est dirigée depuis 2012 par Dirk De Smedt, ancien chef de cabinet de Guy Vanhengel (Open VLD), ministre des Finances.

  • Port.brussels

Le Port de Bruxelles (OIP) revêt un poids économique très important. Il est dirigé actuellement par Philippe Matthis (ad interim). Philippe Matthis est cdH, ancien échevin à La Hulpe et actuel conseiller CPAS dans cette même commune du Brabant wallon.

Philippe Matthis, ici au centre, avec l’ancien ministre Steven Vanackere.
Philippe Matthis, ici au centre, avec l’ancien ministre Steven Vanackere. © Belga
  • SIAMU

Le SIAMU est le service d’incendie et d’aide médicale urgente de Bruxelles qui intègre les pompiers de la capitale. A sa tête, Tanguy du Bus de Warnaffe. Il a été désigné officier-chef de service en 2018, par l’ancien gouvernement bruxellois, pour un mandat de cinq ans. Concernant Tanguy du Bus de Warnaffe, on ne lui connaît aucun parcours politique.

  • CIRB

Le CIRB est le Centre informatique de la Région bruxelloise et est dirigé par Nicolas Locoge. Nommé en 2020, Nicolas Locoge a notamment été responsable du service de staff ICT auprès de la Chancellerie du premier ministre Charles Michel (MR). Ceci étant, on ne retrouve aucun engagement politique concernant Nicolas Locoge.

  • Brupartners

Brupartners est l’ancien Conseil économique et social de la Région bruxelloise. Mission : "Réunir les représentants des organisations représentatives des employeurs, des classes moyennes, des employeurs du secteur non-marchand et des travailleurs de la Région de Bruxelles-Capitale. Brupartners constitue l’organe principal de la concertation socio-économique de la Région." La directrice générale de Brupartners est Caroline Vinckenbosch, ancienne cheffe de cabinet des ministres Cerexhe et Frémault, tous deux cdH.

  • Urban

Urban.brussels, c’est l’ex-service Bruxelles Urbanisme et Patrimoine, dépendant jadis du SPRB. Objectif principal de cette nouvelle administration : "soutenir le développement territorial de la Région de manière durable, en mettant en œuvre la politique régionale en matière d’urbanisme, de patrimoine culturel mobilier et immobilier et de gestion des programmes opérationnels de revitalisation urbaine". Cet organe est dirigé par Bety Waknine, ancienne cheffe de cabinet adjointe de Rudi Vervoort, ministre-président (PS). Bety Waknine a été candidate PS à Forest, tout comme Isabelle Grippa. La nomination de Bety Waknine en 2019 avait fait couler beaucoup d’encre.

Bety Waknine.
Bety Waknine. © Urban. brussels
  • Talent.brussels

Talent.brussels est chargé du recrutement de collaborateurs et collaboratrices statutaires "ainsi que les top managers des organismes publics régionaux bruxellois. Nous servons donc de lien entre les candidat·es et les employeurs publics de la Région", indique cette structure sur son site Internet. Talent.brussels est dirigé par Isabelle Meulemans depuis maintenant deux ans.

Aucun antécédent politique connu pour Isabelle Meulemans. Depuis 2016, elle était directrice des ressources humaines du ministère de la Région bruxelloise après avoir connu une carrière dans la fonction publique fédérale.

  • Finance&invest.brussels

Finance&invest (ex-SIRB, société d’investissement de la Région bruxelloise) aide les entreprises dans leur cadre de leur financement ou en matière de conseils. Depuis 2018, le patron de Finance&invest est Pierre Herman (CEO) dont le parcours professionnel passe par Brussels Expo, la FEB ou encore l’institut Euro-arabe présidé par Charles-Ferdinand Nothomb (cdH) au début des années 2000.

Dans un portrait, le magazine Trends disait de lui : "Cela aurait pu lui valoir une étiquette politique irrémédiablement collée sur le dos, ce n’est manifestement pas le cas. Il fut recruté un temps par Philippe Close (PS) à Brussels Expo, a des amis proches chez Ecolo (Emily Hoyos) et le MR (David Maréchal, le porte-parole de Didier Reynders) et il vient d’être nommé à finance.brussels mais par un ministre Défi ! 'Je vote pour des gens, pas pour des partis', assure Pierre Hermant."

Contacté, Pierre Hermant est clair: "Je n'ai aucune carte de parti et je jouis d'une liberté totale. Au début de mon mandat, j'ai pensé que ne pas être politisé pouvait être un désavantage. Aujourd'hui, je me rends compte que c'est un avantage étant donné que que tous les partis vous écoutent."

  • Erap-gsob.brussels

L’école régionale d’administration, l’ERAP, est dirigée par Valérie Dierkens (sans antécédent politique connu) depuis 2011. Mission de cette entité : former les équipes au sein des administrations régionales et communales.

  • Visit.brussels

L’office du tourisme régional, autrement dit Visit.brussels, emploie 180 personnes et est dirigé par Patrick Bontinck. Cet ancien responsable hôtelier a pris la tête de Visit.brussels en 2010. On ne retrouve aucune trace d'un éventuel engagement politique.

Compétences communautaires

  • Cocof

L'administration de la Cocof, la Commission communautaire française (en charge de matières personnalisables des Bruxellois francophones comme la culture, la formation ou les affaires sociales) est dirigée par l'administratrice générale Bernadette Lambrechts. C'est une cdH, ancienne cheffe de cabinet ajointe auprès du ministre André Antoine.

  • VGC

Le pendant néerlandophone de la Cocof, c'est la VGC, la Vlaamse Gemeenschapscommissie. Le fonctionnaire dirigeant est Eric Verrept, depuis une quinzaine d'années. Eric Verrept est sp.a et notamment ancien président du conseil d'administration de la STIB.

  • Cocom

Nicolas Lagasse a été jusqu'en mars dernier le fonctionnaire dirigeant de la Cocom, la Commission communautaire commune (aux deux communautés linguistiques représentées en Région bruxelloise). Il est passé par plusieurs cabinets ministériels et a été secrétaire politique du groupe MR à la Chambre. Il a aussi été chef de cabinet d'un échevin dans la commune de Schaerbeek, fin des années 90. A succédé en mai dernier à Nicolas Lagasse, Nathalie Noël, ancienne cheffe de cabinet adjointe des ministres DéFI Didier Gosuin et Bernard Clerfayt.

  • Iriscare

Le tout nouvel OIP bicommunautaire Iriscare (dans le giron de la Cocom) est l'office en charge de la santé, de l’aide aux personnes et des prestations familiales (allocations familiales)... Tania Dekens est la directrice d'Iriscare depuis janvier 2019. C'est une sp.a (Vooruit), qui a travaillé pour plusieurs cabinets ministériels sp.a et PS. Elle est conseillère communale à Molenbeek et a dirigé Famifed, l'organisme fédéral en charge des allocations familiales.

  • Bruxelles Formation

Olivia P’tito (PS) dirige le service francophone de la formation professionnelle à Bruxelles depuis 2013. Elle a été députée bruxelloise, conseillère dans un cabinet ministériel, conseillère communale à Molenbeek.

Mais aussi

  • KANAL

KANAL-Centre Pompidou est le futur grand musée d'art moderne et contemporain en cours d'aménagement dans l'ancien garage Citroën à Yser. Le projet a été lancé en 2015. Le chef de mission est Yves Goldstein, ex-conseiller communal PS à Schaerbeek, ancien chef de cabinet de Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort. Le secrétaire général est pour sa part Jean-François Leconte, ancien porte-parole et chef de cabinet du ministre DéFi Didier Gosuin.

Jean-François Leconte: "ça fait 30 ans qu'on parle d'un tel musée à Bruxelles"

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Belgique, particratie

On le constate: la toute grande majorité des administrations bruxelloises sont dirigées par du personnel politique. Pour Emilie Van Haute, politologue à l'ULB, ce n'est pas une exception régionale bruxelloise. "L'une des caractéristiques du système politique belge, c'est la place et le poids des partis politiques aux différents niveaux et notamment celui de l'administration. C'est ce qui amène un certain nombre d'observateurs à qualifier la Belgique de particratie, pour faire référence à cette emprise des partis politiques sur différentes dimensions de la vie politique et administrative du pays. Certains pays en Europe ont un fonctionnement similaire. D'autres installent une distance plus grande entre partis et administrations."

Nommer un proche, au niveau idéologique, à la tête d'une administration, c'est une manière pour les partis, ajoute Emilie Van Haute, d'avoir "une entrée, une influence qui permet d'avoir une écoute favorable. Mais on peut aussi envisager les choses dans l'autre sens. C'est peut-être aussi une manière de récompenser un certain nombre de personnes qu'on estime qualifiées et proches. Cela en fait-il des personnes davantage marquées idéologiquement? Il y a aussi, d'autre part, des personnes, des dirigeants, qui ne sont pas passés par des partis mais qui ont des préférences politiques. Même s'ils n'ont pas de cartes de parti, cela ne les rend pas totalement vierges non plus."

Toujours est-il qu'en principe, l'heureuse ou l'heureux élu est désigné après concours, assessement et présentation devant un jury. Les appels à candidature sont explicites quant aux étapes à franchir avant d'espérer obtenir le poste.

Quels sont les objectifs visés?

Ceci étant, avec autant de responsables politisés, l'intérêt général prime-t-il encore devant l'intérêt partisan? Le système n'est-il pas à réformer? "Ici, nous sommes sur des questions normatives et il faut voir quels sont les objectifs visés. Dans une nomination, on peut mettre en avant l'importance de l'efficacité, de la qualité des profils et des recrutements. Ensuite, il y a l'idée de relation plus ou moins élevée avec le politique. Quand ces deux critères ne sont pas concomitants, on peut se retrouver également face à des blocages avec une personne extrêmement compétentes et pas nécessairement alignées avec le ministre de tutelle. Ce qui est important, ce sont les critères de transparence, quels critères prévalent à une nomination pour les candidats et candidates au poste. Il existe des procédures de recrutement qu'on a déjà essayé de réformer (NDLR: la réforme fédérale Copernic, début des années 2000) , de rendre plus transparentes. Mais il subsiste parfois des reflexes. Il n'est pas évident de trouver un processus qui mettent complètement les partis à l'écart."

Les postes de management au sein des administrations se répartissent habituellement entre partis au pouvoir sur base d'une clé, "la même que celle utilisée lors de la répartition des postes ministériels, proportionnelle au poids électoral de chacun des partis (NDLR: la clé D'Hondt). Parfois, c'est indiqué de manière claire et transparente, comme pour les nominations au sein des conseils d'administration. Pour les directions d'administrations, c'est fait de manière plus informelle".

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