Nous avons pu consulter plusieurs témoignages écrits de jeune femmes ayant travaillé pour "Natation pour Tous", que ce soit en tant que monitrices rémunérées, stagiaires ou bénévoles. Certaines d'entre elles ont même déposé plainte auprès de la police. Un coordinateur sportif d'un club molenbeekois (sans lien avec la natation) a recommandé sa fille de 18 ans pour un emploi de monitrice pendant l'été 2020. Elle a été engagée mais s'est plaint par la suite d'avoir subi du harcèlement sexuel de la part du responsable de "Natation pour Tous". Son père nous raconte la suite : "Pendant tout son stage, il n'a cessé de lui tenir des propos à connotation sexuelle, du genre "mmmh, tu es mignonne, tu as quel âge, tu as de belles formes". Un jeune animateur travaillait en même temps que ma fille et ce responsable de club n'a cessé de provoquer ce jeune à commettre un acte sexuel sur elle, gestes à l'appui."
D'autres jeunes femmes engagées comme monitrices témoignent dans le même sens. Elles décrivent les faits dans des mails envoyés à la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux. Morceaux choisis :
"Les jours passent et son comportement changeait avec moi, notamment lorsque j'avais mal au dos il m'a proposé son aide tout en demandant de le suivre au cabinet (sic), une fois dans la cabine il me demande de me mettre à l'aise en retirant mon maillot mais à la seconde qui suit sa femme rentra dans la cabine et il se ressaisit".
"Pendant toute cette période, il n'a pas arrêté de se rapprocher de moi lorsqu'il parlait. Un jour A. et moi avions été "convoqués" par XXX pour discuter de notre évolution. (...) Une fois installées, il ne cessait de se rapprocher de nous et de nous toucher l'épaule, ou encore le dos lorsqu'il voulait fermer la porte derrière nous.
Ce qui s'est passé m'a traumatisée, me marquera à vie (...)"