2500 réfugiés par jour arrivant en Région bruxelloise au cœur de la crise humanitaire contre 100 à 200 aujourd'hui! La donne a changé depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les conséquences de ce conflit pour les 19 communes. La phase provinciale de crise déclenchée à la mi-mars par Sophie Lavaux, la Haut Fonctionnaire en charge de la prévention et de la sécurité en Région bruxelloise et directrice générale de Safe.brussels vient donc d'être levée. La décision remonte au 30 juin dernier.
Sophie Lavaux, pouvez-vous rappeler pourquoi la phase avait été enclenchée?
"Au début, nous avions décidé de mettre en place cette phase vu l'afflux de réfugiés. Il y avait environ 2500 personnes qui arrivaient chaque jour à Bruxelles, via la gare du Midi pour ensuite être accueillis au niveau de Fedasil. A l'époque, il y a eu une nécessité de mettre en place une coordination. Le Cores, le conseil régional de sécurité qui réunit les 19 bourgmestres bruxellois, le ministre-président et moi-même avait demandé d'enclencher une phase fédérale de crise. La ministre de l'Intérieur n'a pas suivi. Nous avons donc décidé de lancer une phase provinciale."
Concrètement, qu'aviez-vous mis en place?
"Une concertation a donc été mise en place avec les services de sécurité et de secours, c'est-à-dire les inspecteurs d'hygiène fédéraux, le commandement militaire de Bruxelles, la protection civile, le Siamu ainsi que les zones de police. Avec tous ces services, nous nous sommes donc concertés de manière régulière pour voir les problèmes au niveau de l'urgence. Concrètement, quand nous étions en phase de crise, nous pouvions réquisitionner éventuellement des bâtiments, comme des hôtels pour loger les réfugiés. Il y avait également une obligation légale de communiquer auprès des réfugiés ukrainiens et de la population bruxelloise. C'est pour cela qu'un site internet, helpukraine.brussels avait été mis en place, disponible en cinq langues dont le russe et l'ukrainien."
Mais encore?
"De manière hebdomadaire, nous avons, en collaboration avec Pierre Verbeeren, le coordinateur de la stratégie bruxelloise ukrainienne, réuni les services de sécurité et de secours mais aussi les représentants des différentes communes. But: répondre aux demandes et relayer les questions au niveau fédéral."
Quels éléments vous ont poussé à lever cette phase de crise, en ce début d'été?
"Un Cores a été convoqué pour prendre la décision de lever cette phase. Mais en amont, un comité de coordination provinciale réunissant les services de sécurité et l'OCAM a fait un point de la situation. Il est apparu que nous n'étions plus dans une situation d'urgence avec entre 100 et 200 réfugiés ukrainiens arrivant quotidiennement à Bruxelles. Nous sommes toujours dans une situation de crise à long terme mais plus d'urgence. La gestion de la crise continue de se faire au niveau des autorités régionales et des communes. Néanmoins, cette crise ne nécessite plus une gestion d'une situation d'urgence."
Qu'est-ce que cela change concrètement?
"Pour les services de sécurité et de secours, il n'y a plus cette coordination hebdomadaire. Mais en fonction de la situation, nous pouvons toujours redéclencher cette phase. Aujourd'hui, ce sont les structures classiques régionales bruxelloises, les différentes administrations, qui prennent le relais."
Tout ne s'arrête pas donc?
"Les réfugiés continueront à être accueillis à Bruxelles. Le suivi continue avec les différentes communes. Ce sont les structures légales mises en place lors de cette phase de crise qui disparaissent."
Cette phase de crise était la première du genre à Bruxelles...
"Oui. Mais à l'époque, tous les critères étaient réunis pour la déclencher."