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Accord sur le nucléaire et baisse de la facture ? "Il ne faut pas mentir aux gens", affirme Samuel Cogolati (Ecolo)

Samuel Cogolati : "Le prix de la facture d'électricité ne baissera pas grâce à l'accord sur le nucléaire"

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Alors que la Belgique devait se débarrasser de l’énergie nucléaire dès 2025, le gouvernement fédéral et Engie ont finalement décidé de prolonger – après rénovations – les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 de 10 ans entre 2026 et 2036. Une décision "nécessaire" pour le gouvernement étant donné qu’elle garantira à la société un apport en électricité suffisant.

Et puisque l’État sera actionnaire à 50% et que l’électricité sera produite sur le sol belge et non importée, le Premier ministre Alexander de Croo indiquait qu’une baisse de la facture était à prévoir.

Une déclaration avec laquelle adhère la députée fédérale MR Marie-Christine Marghem. "Plus vous mettez sur le marché de l’électricité produite à un bas coût, ce qui est le cas du nucléaire, plus la facture diminue et les contrats fixes sont favorisés. Ensuite à partir du moment où l’État encaisse des bénéfices sur la prolongation des réacteurs nucléaires, il peut et doit utiliser cet argent pour aider le consommateur à faire face à ses factures d’énergie."

Marie-Christine Marghem : "L'accord sur le nucléaire entraînera une baisse de la facture"

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Des avis que ne partage pas le député fédéral Ecolo Samuel Cogolati : "J’ai envie de rétablir les faits", intervient-il. "La facture du démantèlement et de la gestion des déchets sera portée par Engie-Electrabel, c’est le principe du pollueur-payeur, il n’y aura donc pas une ligne sur la facture des citoyens", affirme-t-il. "En revanche, sur les prix de l’électricité, vous voyez bien ce qu’il se passe en France. Dans ce pays très nucléarisé, les prix n’ont jamais été aussi hauts. En Belgique, six réacteurs sur six tournent en ce moment et ce n’est pas pour ça que les factures sont bon marché. Il ne faut pas mentir aux gens."

"On confond deux choses", réagit à son tour le président de Défi, François De Smet. "Le mode des prix de l’électricité est fixé au niveau européen. Si nous voulons avoir un impact là-dessus, ce n’est pas le nombre de centrales qui tournent qui compte mais la manière dont on pourrait avoir un comité de régulation des prix quelle que soit la manière dont l’énergie est produite."

"Néanmoins", reprend-il, "il est vrai que plus on a de réacteurs et de modes de production de l’électricité, plus les prix pourront baisser. Ce qui m’inquiète, ce n’est pas la prolongation des deux réacteurs décidée début de semaine, c’est le fait qu’on va en éteindre cinq autres d’ici 2025. Nous n’aurons plus de réacteur en 2025 et en 2035. Là, nous serons hyperdépendants de l’étranger…"

François De Smet inquiet pour la facture d'électricité une fois la prolongation des réacteurs nucléaires passée

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​​​​​​​Vers de nouvelles taxes ?

Pour la cheffe de groupe PTB à la Chambre Sofie Merckx, la facture des ménages ne pourrait diminuer que si on renationalisait l’ensemble du secteur et exigeait un tri de l’électricité par rapport au coût de production. "Ici, on reprend deux centrales nucléaires… ce qu’on a surtout en mains, c’est une très grosse facture et non un avenir énergétique", estime-t-elle.

Selon elle toutefois, il est impossible de déterminer le coût final pour le consommateur (et donc d’éventuelles nouvelles taxes) étant donné que nous ne pouvons pas encore savoir à l’heure actuelle combien la gestion des déchets nucléaires coûterait.

Sofie Merckx : une augmentation de la facture d'énergie n'est pas à exclure

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Enfin, pour Gil Simon, directeur général de RESA, une augmentation de la facture des ménages n’est pas à exclure dans les prochaines années : "Si on veut décarboner la société, il y aura une électrification massive de la société et dès lors, les réseaux vont devoir eux aussi connaître des plans d’investissements importants. Le nucléaire est une énergie largement décarbonée aujourd’hui, même s’il ne l’est pas autant que le renouvelable. Nous, ce que nous voulons faire, c’est réussir des plans d’investissements en les contenant dans l’inflation. Mais les enjeux sont importants, on parle de distribuer à l’horizon 2050 60 à 80% d’électricité supplémentaire. Les réseaux doivent être renforcés et nous aurons besoin de soutien. Ce sera au monde politique à décider si une partie se fait par la facture ou du soutien public. Rien n’est exclu."

Gil Simon : "L'électrification de la société pourrait coûter plus cher aux citoyens"

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