Accord sur la vaccination obligatoire du personnel soignant : les syndicats en colère annoncent une journée d'action le 7 décembre

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Par Daphné Van Ossel avec Fabien Van Eeckhaut

"Ça ne répond pas à nos attentes. Nous ne voulons pas de sanction parce que nous ne pouvons pas nous permettre aujourd’hui de perdre quelque travailleur que ce soit, nous avons besoin de tout le monde sur le pont. On se trompe de débat, la question n’est pas celle de la vaccination obligatoire mais celle de la faillite de notre système de santé !" Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale SETCa pour le non-marchand, n’est pas convaincue par l’accord conclu ce vendredi soir par le gouvernement au sujet de la vaccination obligatoire pour le personnel soignant, après 13 heures de négociations.

Le préavis de grève (qui débute ce lundi 22 novembre) tient donc toujoursLes actions vont même se durcir, prévient samedi la CSC Services publics, qui se dit se dit "encore plus déterminé que jamais et (il) poursuivra sa mobilisation tant que le bon sens ne sera pas de retour". Le front commun syndical annoncé d'ailleurs une journée d'action le 7 décembre prochain.

"C’est de la pantalonnade, déclare Yves Hellendorf, secrétaire national CNE pour le non-marchand. On croit que parce qu’on habille autrement la mariée, on va l’épouser, mais non !"

On croit que parce qu’on habille autrement la mariée, on va l’épouser, mais non !

"On a vraiment l’impression qu’on a un gouvernement qui est sourd et qui ne veut pas entendre", poursuit-il. "On a dit clairement que l’interdiction professionnelle était pour nous inacceptable. Ce n’est pas parce qu’on va les garder deux semaines de plus suspendu sans licenciement, et qu’ils pourront travailler autre part, que ça change quelque chose. L’impact sur le travailleur sera toujours le même."

L’accord prévoit en effet la possibilité, pour le personnel non vacciné à la date du 1er avril, de demander une suspension plutôt qu’une rupture de leur contrat de travail. Il n’aurait alors pas droit aux indemnités de chômage, mais pourrait, le temps de la suspension, travailler pour un autre employeur, et retrouver leur premier emploi le jour où il se résoudrait à se faire vacciner.

La suspension, "point positif" selon Pierre-Yves Dermagne

Pour Pierre-Yves Dermagne, vice-premier PS, cette possibilité est justement un élément positif de l’accord : "Qu’il n’y ait pas de licenciement direct et automatique, c’est un élément important pour nous, tout comme la garantie qu’il y ait un droit au chômage temporaire dans les trois premiers mois de la suspension du contrat de travail (jusqu’au 1er avril, ndlr)."

Les partenaires sociaux seront invités à donner leur avis, et éventuellement à formuler des propositions alternatives sur lesquelles ils se seraient mis d’accord. Ce point satisfait le ministre de la santé, Franck Vandenbroucke : "On a amélioré le texte notamment en précisant le rôle que peuvent encore jouer les partenaires sociaux, la concertation sociale jouera un rôle crucial".

Cela ne convainc donc pourtant pas les syndicats. "S’il n’y a pas de prise en charge des patients, quid de la responsabilité en cas de décès ? Le gouvernement sera-t-il sanctionné et les ministres suspendus ?", se demande encore Véronique Sabel, secrétaire nationale de la CSC Services publics.

A force de vouloir satisfaire la majorité politique, on en oublie la réalité de terrain.

"A force de vouloir satisfaire la majorité politique, on en oublie la réalité de terrain", ajoute la syndicaliste.

Le préavis de grève déposé jeudi couvrira des rassemblements quotidiens du 22 au 26 novembre dans plusieurs hôpitaux de Wallonie et de Bruxelles, avant donc une journée d'action le 7 décembre, annoncée en front commun.

 La CSC Services publics s’attend à ce que la mobilisation soit encore plus forte à l’issue de cette semaine de consultation et d’information du personnel soignant.

JT du 20/11/2021

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