Les trois dernières élections enregistrent les records en termes d’abstention et le recul de la participation s’observe dans les trois régions : Bruxelles-Capitale, Flandre et Wallonie. Il se présente néanmoins de manière plus importante à Bruxelles et en Wallonie.
Lorsque l’on compare la part d’abstentionnistes parmi les 11 circonscriptions utilisées pour l’élection à la Chambre des représentants, on retrouve les taux d’abstention les plus bas en Flandre : Limbourg, Flandre orientale et Flandre occidentale. L’abstention atteint ses taux les plus élevés dans les circonscriptions de Liège (15%) et du Hainaut (14%) et de Bruxelles (13,6%).
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Comment expliquer ces différences ? Dave Sinardet, professeur en sciences politiques et coauteur de l’étude, explique : " Les plus forts taux d’abstention dans le Hainaut, à Liège et à Bruxelles sont liés à des facteurs sous-jacents comme le revenu, la position socio-économique, le niveau d’éducation. "
Le rapport pointe aussi un autre élément : " Les taux d’abstention sont plus élevés dans les grandes communes urbaines. Dans les villes, les abstentionnistes sont plus nombreux. " Le record revient d’ailleurs à la ville de Bruxelles où le taux d’abstention est de 34,5%, suivi par Charleroi (17,6%), Liège (15%) et Anvers (12,8%).
On est loin du mythe de la participation électorale universelle dans un pays de vote obligatoire.
Il y a donc plus d’un électeur sur dix qui ne se rend pas au bureau de vote. D’autres préfèrent déposer un bulletin blanc ou voter nul. Ils représentaient 5,4% des électeurs lors des dernières élections. " Dans les pays où le vote est obligatoire, les électeurs choisissent de voter blanc ou nul face à l’impossibilité de s’abstenir ", peut-on lire dans l’étude conjointe de l’ULB et la VUB.
La proportion de ces bulletins non valides a d’abord crû de façon quasi linéaire de 1946 à 1978. La part de votes blancs et nuls s’est ensuite stabilisée autour de 6% à 7% jusqu’en 1995. La chute du début des années 1990 vient notamment de l’introduction du vote électronique sur des ordinateurs ne permettant pas d’encoder un vote nul. Ensuite, à partir de 2003, la tendance à la hausse a repris pour atteindre 5,4% du total d’inscriptions au vote lors des dernières élections.