36% seulement des cyclistes à Bruxelles sont des femmes révèle une étude de Provélo. Saida, Fadoua, Saliha, Nazah et Rhimou en font partie. Elles se retrouvent régulièrement avec Riet Naessens pour découvrir la ville, tout en prenant leur place dans la circulation.
"Comme ça fait du bien de rouler, ça rajeunit ! . Riet freine devant le kiosque du Parc royal de Bruxelles et descend de son vélo. Ses hirond’ELLES, Saida, Fadoua, Saliha, Nazah et Rhimou, ainsi que les filles de Fadoua font de même. Ces femmes ont pour la plupart appris récemment le vélo avec Riet. À travers son association MolemB!KE, Riet et son fils Benjamin apprennent aux femmes du quartier Maritime de Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles) à faire du vélo.
"Souvent les enfants savent rouler, mais pas les mamans", explique Riet. Saida et Fadoua se rappellent quand elles apprenaient à leurs enfants à tenir sur leur bicyclette. "On courrait derrière eux", racontent-elles en riant. Solange, une autre hirond’ELLE a même regardé des vidéos YouTube pour apprendre à sa fille à tenir sur son vélo.
Se lancer
Mais rester sur le bord est frustrant. Saida se souvient : "Je regardais mon fils et mes filles s’amuser sur leur vélo, et ça me rendait triste d’être la seule à ne pas savoir rouler. Alors je me suis dit que j’allais essayer. Mon fils m’a prêté son vélo, mais seule, c’était compliqué. Je n’arrêtais pas de tomber, j’avais mal... Je me décourageais. Puis on m’a parlé de Riet". Pleine d’énergie, Riet donne depuis quelques années des cours de vélo aux femmes. Elle les pousse et les encourage à se lancer.
"Quand on n’apprend pas enfant, c’est difficile de commencer", confie Saliha. "Je n’avais jamais osé rouler avant, mais Riet m’a aidée à surmonter ma peur. Il n’y a pas d’âge pour commencer à rouler à vélo ! Aujourd’hui, je suis contente d’être capable de rouler. Ça me rend fière." Fadoua a appris à rouler pour ses filles. Elles l’ont encouragée et motivée à enfourcher son vélo. Elles m’acclamaient, me criaient des “allez !” et aujourd’hui, je roule bien avec elles", raconte fièrement Fadoua.
"Ce sont souvent les enfants qui poussent les mamans à faire du vélo", explique Riet. "Mais seules, elles ont peur de tomber. Beaucoup sont des mères célibataires qui ont beaucoup de responsabilités. Il n’est pas question de se casser quelque chose. Donc quand elles sont avec moi, je leur dis toujours qu’elles ont l’interdiction de tomber (rires)."