Regions

A Vedrin, l'inspection des lois sociales verbalise un manège pour travail illégal d'enfants

© Tous droits réservés

Par Véronique Fouya

C'est une pratique qui n'est pas rare dans les manèges, les jeunes cavaliers viennent y passer un peu de leur temps libre et donner ça et là un coup de main bénévole dans les box. C'était aussi le cas parfois, aux écuries d'Aubade, à Vedrin, jusqu'à ce que l'inspection du travail ( en l'occurrence le contrôle des lois sociales) décide d'y faire un tour et de dresser un PV pour infraction à la législation sociale. Les propriétaires du manège n'en sont toujours pas revenus et pour cause : ils risquent une lourde amende, à condition toutefois que l'auditorat du travail décide de les poursuivre.    

De l'excès de zèle?

Les faits se déroulent au mois de mai dernier: nous sommes à la veille des vacances de Pâques, une vingtaine de jeunes enfants ( entre 4 et 12 ans) sont attendus pour un stage de poney et spontanément, Vanessa Darnelle, lance un petit appel sur les réseaux sociaux pour demander aux jeunes habitués à fréquenter le manège, de venir donner un coup de main. Il s'agit d'amener les poneys du pré pour les tout petits, de les brosser, les seller, pas de donner cours en tout cas ni d'encadrer le stage. Le manège est familial, tout le monde se connaît, et quand ils ne sont pas à l'école, les jeunes cavaliers apprécient de s'y retrouver.  

Pourtant, le 12 mai,  en plein stage, Vanessa Dernelle voit débarquer deux inspectrices des lois sociales qu'elle qualifie de déterminées :

" Elles m'ont demandé qui donnait cours? J'ai expliqué que c'était moi. Qui était là pour aider? J'ai expliqué que nous fonctionnions parfois avec nos aidants, ce à quoi elles m'ont répondu que ce n'était pas légal, que nous ne pouvions pas fonctionner de cette manière et que c'était considéré comme du travail d'étudiant non déclaré". Sauf exceptions prévues dans les textes, le travail des enfants est interdit.

Parallèlement, les enfants qui participent au stage sont eux aussi interrogés. Une maman, Muriel Wauthion,  témoigne :

" On a demandé à ma fille ses nom, prénom et adresse, ce qu'elle faisait dans le centre, qui y travaillait, qui était qui et faisait quoi". Quinze jours après les faits, la fillette de 9 ans est encore stressée à l'évocation de l'épisode auquel elle n'a pas compris grand chose. C'est d'autant plus incroyable souligne Muriel Wauthion que nous enseignons précisément à nos enfants des valeurs d'entraide et de solidarité.  

Ce jour-là, le mari de Vanessa est présent sur les lieux et il n'apprécie pas du tout que les enfants soient interrogés sans que leurs parents ne soient présents. C'est d'ailleurs interdit. Cela lui vaudra néanmoins un PV pour obstruction au contrôle.

Une amende salée

Le climat est assez tendu et les inspectrices finissent par verbaliser.

" On est tombés des nues poursuit Vanessa. On a reçu un PV pour 3 travailleurs sans contrat de travail et une amende aussi pour un travailleur illégal pour un enfant de moins de 15 ans qui n'est pas en âge de travailler."

Le manège risque une amende pouvant aller jusque 20.000 euros. Il faudrait pour cela que l’auditorat du travail décide de poursuivre.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous