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A un mois de Belgique-France de Nations League, les Bleus nagent en plein doute

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Terminé le triptyque Estonie-République Tchèque-Biélorussie, place à la Nations League. Dans un mois, les Diables Rouges vont retrouver leurs meilleurs ennemis bleus pour la revanche de la demi-finale du Mondial 2018, le 7 octobre au Stade Roi Baudouin. La France qui se remet doucement… mais difficilement de son échec à l’Euro.

Autopsie d’une équipe en pleine convalescence, en compagnie de Vincent Duluc, le journaliste qui suit les Bleus pour L’Equipe.

"Je me réjouis de voir ce match des retrouvailles" commence Vincent Duluc. "Ce ne sera pas du tout le même match qu’en 2018 : je ne m’imagine pas les Bleus accepter d’être autant privés du ballon que lors de cette demi-finale. Cela va se jouer sur rien, car je ne vois pas d’évolution significative dans l’écart entre les deux équipes, que ce soit au niveau des sélections ou des individualités. Il y aura une grosse part d’orgueil, car aucune équipe ne veut perdre ce match. Et il y aura l’objectif sportif, car si la Nations League est la moins relevée des compétitions majeures, la France voudra montrer que les affaires ont repris depuis l’Euro : elle ne veut pas d’un nouvel échec ! Plus que contre la Bosnie ou la Finlande, les grandes équipes ont aussi envie de se jauger entre elles. Je n’ai pas vu de matches de la Belgique depuis l’Euro, mais vous me dites qu’Eden Hazard a retrouvé sa meilleure forme : un Hazard fit fait souffrir n’importe quel adversaire au monde !"


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La France n’avait plus gagné depuis son élimination face à la Suisse à l’Euro : après 5 partages consécutifs, les Bleus ont renoué avec la victoire, mardi à Lyon, face à la Finlande.

"Ce succès ne refait pas instantanément de la France une force de niveau mondial : la Finlande n’a gagné que 2 matches… sur ses 12 derniers  reprend Vincent Duluc. "Mais il y a déjà un mieux : on a revu des enchaînements techniques, notamment entre Antoine Griezmann, Anthony Martial et Karim Benzema, qu’on n’avait plus vus depuis longtemps. On a aussi vu le retour d’une agressivité générale et d’une solidité défensive. Je pense que les Bleus ont pris trop de temps pour se remettre en cause après l’Euro… et un joueur comme Paul Pogba en est le symbole parfait. Je pense aussi qu’il a fallu le temps pour digérer le retour de Karim Benzema en Équipe de France : digestion tactique… mais aussi sociale, notamment au niveau des égos. Enfin, Didier Deschamps a dû retrouver une forme de légitimité, car certains joueurs avaient noté un relâchement de la discipline durant l’Euro : comme si le coach gérait ses Champions du Monde différemment… justement parce qu’ils sont Champions du Monde. La leçon de ces 5 matches, c’est que Deschamps doit en revenir à son management d’avant… mais certains contestent le rôle de leader accordé à Paul Pogba. Après, les cadres changent aussi : mardi à Lyon, il n’y avait que 4 joueurs sacrés à Moscou, Hugo Lloris, Raphaël Varane, Paul Pogba et Antoine Griezmann."

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Couronnés sur le toit du monde en 2018, les Bleus joueront donc leur titre au Qatar. "Après les critiques sur le manque de jeu, les Bleus ont voulu se transformer pour offrir plus de spectacle. Mais en faisant cela, ils ont un peu oublié les valeurs… qui ont justement fait d’eux des Champions du Monde, et pas que par le jeu, comme le refus de la défaite et un collectif bas et agressif tourné vers un jeu de transition rapide. Je ne parlerais pas d’" embourgeoisement ", mais de confusion dans les valeurs. On n’est jamais ‘champion du monde de tout’, autrement dit brillant sur tout : on l’est sur certaines qualités qui, à un moment M, font la différence."

Un puzzle est composé de pièces complexes : il en manquerait trop actuellement pour retrouver un collectif huilé, façon machine de guerre."Un joueur comme Lucas Hernandez manque énormément : son premier tacle dans un match, c’est comme une annonce au mégaphone, façon ‘les gars en face, vous allez souffrir !’ (sic) En défense centrale, Presnel Kimpembe commet trop de fautes et ne progresse pas, il n’a jamais fait oublier Samuel Umtiti. Au milieu, Adrien Rabiot a relayé Blaise Matuidi… mais c’est un bon joueur. Et devant, avec Karim Benzema, c’est compliqué de penser qu’on a moins bien qu’Olivier Giroud (sourire). Il faut voir maintenant comment articuler le trio Kylian Mbappé-Griezmann-Benzema : si on joue avec une défense à quatre, qui est plus dans la culture française… et qui est la seule manière de les faire jouer tous les trois, ils vont devoir plus défendre sur la largeur… que dans une défense à cinq (NDLA : comme contre la Finlande), où les latéraux vont bloquer les couloirs. Cela pose aussi le problème de la sentinelle devant la défense : à Chelsea, Ngolo Kanté joue plus haut… et Paul Pogba ne montre pas la discipline requise pour le poste. Une chose est sûre : sans ce travail défensif, ça ne passera pas contre la Belgique… " conclut Vincent Duluc.

Allô Roberto Martinez ?

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