Faisons le tour du monde des traditions à l'heure de faire une pause !
La pause fika en Suède
On ne badine pas avec la pause café de l'autre côté de la mer Baltique ! En Suède, où la consommation de café avoisine les 8,2 kg par an et par habitant, ce moment s'intitule précisément "fika" et est même réglementé par la loi. Pour chaque heure travaillée, les salariés suédois gagnent cinq minutes d'une pause "fika".
La culture de cette pause est si imprégnée dans la société suédoise qu'elle dépasse le cadre du monde du travail. On parle aussi de "fika" quand on retrouve ses amis ou sa famille autour d'une légère collation, toujours accompagnée d'une boisson chaude. Car pour être "fika", il faut que la pause soit obligatoirement partagée. Le terme provient de l'argot "kaffi", apparu au XIXe siècle. On a inversé les syllabes, conformément au "verlan".
Et que peut-on manger pendant ces pauses si ce n'est les fameuses hirams plätter, ces crêpes suédoises que l'on peut d'ailleurs facilement reproduire lors d'un brunch pour changer nos habitudes et découvrir une nouvelle gastronomie !
La pause smoko en Australie et en Nouvelle-Zélande
Dans un des pays les plus répressifs en matière de tabagisme, la pause café en Australie est surtout rattachée à l'idée de s'arrêter quelques minutes pour fumer une cigarette. Le terme provient de la contraction "smoke-oh", inscrit dans le jargon de la marine britannique durant la deuxième moitié du XIXe siècle.
Au pays des kangourous, la tradition du "smoko" a surtout été entretenue par les habitants des campagnes, comme les tondeurs de moutons. La pause prend la forme d'un en-cas et d'une cigarette entre le petit déjeuner et le déjeuner.
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Toutefois, les autorités australiennes étant particulièrement restrictives en matière de vente et de consommation de tabac, la tradition du smoko est considérablement en train de disparaître... Pour autant, celle-ci subsiste en Nouvelle-Zélande, où elle a été d'abord pratiquée par les fermiers et les travailleurs manuels. Au fil du temps, "smoko" est devenu le moyen de désigner une pause au bureau.
La pause oyatsu au Japon
Rendez-vous entre 14h et 16h. Oyatsu correspond à la "huitième période de la journée" dans la langue nippone. De Tokyo jusqu'à Fukuoka, on fait le plein d'énergie pour ne pas s'endormir avant de rentrer à la maison en dévorant des fruits et des gourmandises sucrées.
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Rien de bien compliqué avec la profusion de petits snacks que l'on trouve à tous les coins de rue pour faire augmenter sa jauge de glucides, avec en tête les barres KitKat aux goûts surprenants de saké ou de wasabi.
Toutefois, les becs salés ne se privent pas pour autant de grignoter des aliments conformes à leur préférence. Et le café dans cette histoire ? Si cette pause oyatsu concerne les snacks, la "tradition" n'impose en rien de siroter un kawa... ou un thé vert.
La pause merienda en Argentine
Littéralement, "merienda" signifie "goûter" en espagnol. Un temps de pause indispensable dans cette contrée sud-américaine où le dîner n'est servi qu'à 22h30. Mais ce n'est pas l'unique raison. Cette tradition remonterait à la fin du XIXe siècle, lors de l'arrivée massive d'Espagnols et d'Italiens. Rien d'étonnant donc si on s'autorise un goûter aux alentours de 18h.
On boit de préférence la boisson locale, le maté, préparé à l'origine par les Amérindiens Guaranis avec des feuilles. Bien sûr, le dulce de leche (la confiture de lait) national accompagne souvent cette pause gourmande, tout comme les pâtisseries et les toasts. Les familles argentines servent aussi une recette typique de leur pays : des medialunas, une viennoiserie hybride mi-croissant, mi-brioche.