L’article de La Repubblica cite un acronyme anglais : Nimby – Not in my back yard. Littéralement : pas dans mon arrière-cour… ce "Nimby" conceptualise l’opposition à un projet d’intérêt général pour des raisons de confort individuel. C’est l’individu qui l’emporte sur la société. Chacun fait valoir ses droits, de tristes droits qui éloignent l’individu de ses semblables. C’est la loi du chacun pour soi.
Sans faire un plaidoyer sur la nécessité des Arts dans nos sociétés, la menace qui pèse maintenant sur le Conservatoire de Parme, c’est une menace qui pèse sur les Arts et sur l’enseignement de ces arts, une menace qui pèse sur l’éducation. Et l’éducation, c’est le développement de ceux qui feront le monde demain.
L’école mettra la clé sous la porte parce que des avocats trouvent que la musique émanant de cette école de musique, — qui était là bien avant leurs cabinets, bien entendu — les dérange.
Parme est une ville de près de 200.000 habitants, autant dire que d’autres décibels que ceux du Conservatoire pourront aussi, dans un avenir proche, perturber de nouveau la concentration de ces avocats "musicophobes" et que dans une ville de 200.000 habitants, comme dans un monde de 7 milliards d’habitants, il n’est pas tout à fait absurde de privilégier l’épanouissement du groupe — par exemple à travers les arts et la musique — plutôt que de choyer l’un ou l’autre au détriment de milliers de gens, au détriment d’une Histoire, d’un patrimoine, au détriment d’un enseignement qui prépare le futur.
Le journaliste qui annonce cette triste nouvelle dans La Repubblica termine son texte comme ceci : "Solidarité pleine et absolue avec les professeurs et les élèves de notre Conservatoire, et si nécessaire nous serons nombreux à dresser des barricades pour défendre une institution qui appartient à la meilleure histoire de la ville. Après tout, cela fait déjà un siècle que des barricades n’ont pas été construites ici…"
Bref, tout ne semble pas perdu, et certains, à Parme, n’hésiteront pas à défendre leur patrimoine musical d’actions individualistes et réactionnaires.