Raphaël Rego cuisine dans son restaurant Oka, 1 étoile, avec des produits brésiliens… cultivés en France ou venant d’Amazonie pour dévoiler des facettes méconnues de la cuisine brésilienne. "Au début, les Brésiliens ne comprenaient pas. Aujourd’hui, l’étoile me donne la visibilité nécessaire" pour ce projet multiculturel unissant les producteurs, souligne le chef, qui prépare un festival de la gastronomie brésilienne à Paris.
Sa moqueca (ragoût de poisson) façon bouillabaisse est la preuve que la puissance gastronomique n’est pas dans les recettes figées. "D’où vient la moqueca ? Les uns disent de Vitoria (sud-est), d’autres de Bahia (nord-est). Je vais utiliser un condiment safrané français, du lait et de la noix de coco, des légumes de saison, des fruits de mer… Et les gens se retrouvent à la fois à Vitoria et à Salvador", capitale de Bahia.
Philip Chronopoulos, chef grec du Palais Royal, s’est, lui, longtemps interdit de tomber dans la caricature en puisant dans ses origines. C’est pendant le Covid qu’il revoit sa table en y introduisant de forts marqueurs grecs : pain qu’on trempe dans l’huile d’olive, feta (en glace), tarama (avec du foie gras), spanakopita (tourte aux herbes et à la feta assaisonnée de vin jaune du Jura). C’est avec ce menu qu’il reçoit en 2022 sa deuxième étoile Michelin. "J’aimerais bien devenir encore plus grec dans mes assiettes", confie-t-il. Un pari difficile, surtout en hiver, pour cette "cuisine de soleil" qui "n’a pas tant que ça de spécialités".