A Nivelles, la dépollution du site des anciennes papeteries Arjo Wiggins suit son cours. Cela fait déjà deux ans que le promoteur assainit cette friche industrielle avant d'y construire un tout nouveau quartier avec des logements et des infrastructures collectives. Le coût de l'opération n'est pas dévoilé mais le processus, oui .
Faire place nette
Ce sont pas moins de 1250 logements qui seront construits sur l'ancien site des papeteries, ainsi qu'un salle de sport, une école et un parc. Avant cela, la friche doit être complètement assainie car l'activité industrielle a généré des pollutions de natures diverses, en tout cas sur une partie du terrain. Philippe Ponlot est l'un des propriétaires du site :
" On retrouve sur place des traces de composants chlorés - le chlore était utilisé pour blanchir le papier- des hydrocarbures, des solvants ainsi que des métaux lourds."
Pour dépolluer les sols, certains procédés assez innovants ont été mis en oeuvre:
" On a par exemple injecté dans le sol des composants qui se mettent en osmose avec la pollution et qui la fluidifient de manière à pouvoir la récupérer dans des drains; ces drains sont connectés à une station d'épuration. Les terres les moins polluées peuvent alors être encapsulées et placées dans d'anciens bassins de décantation avant d'être recouvertes de terres propres."
Tout au long du processus, la dépollution du site est contrôlée très régulièrement, par des bureaux d'étude agréés par la Région wallonne puis par la Région elle-même. Le promoteur estime qu'il faudra encore deux ans avant que le site soit prêt à être construit.
On notera au passage que tous les matériaux sont récupérés, les ferrailles , le bois ou encore le béton qui servira à faire de nouvelles voiries. Certains bâtiments emblématiques de l'architecture industrielle de l'époque devraient par ailleurs être conservés.
© V.Fouya
La commercialisation des logements aurait du démarrer en 2022 mais le chantier a pris du retard, notamment en raison de désaccords entre la ville et le promoteur Motown à propos des voiries. D'après Pierre Huart, le bourgmestre, ces crispations semblent appartenir au passé :
" Les tensions sont en voie d'apaisement. On s'est remis autour de la table avec le promoteur et donc maintenant il y a une volonté ferme de faire aboutir le projet à travers un dossier qu'on appelle une ZEC, donc une zone d'enjeu communal, qui est en fait un outil que la Région wallonne met à disposition afin d'avoir une réflexion globale sur tout le site. Les premiers logements devraient sortir de terre d'ici 24 à 36 mois et c'est un projet que beaucoup de Nivellois attendent puisqu'il intègre une école et une salle de sport et nous savons que nous sommes vraiment en déficit dans ces deux matières-là"
Les agendas de la ville et du promoteur semblent donc coïncider. Les premiers coups de pioche ne sont pas attendus avant 2025.
