Patrimoine

A Nîmes, les archéologues mettent au jour le spectaculaire sol de marbre d'une villa romaine

Tapis en opus sectile d’une pièce de réception d’une domus datée des Ier/IIe siècles de notre ère.

© Bertrand Houix, Inrap

Par Johan Rennotte

C’est lors d’une fouille préventive, avant la construction d’un complexe d’appartements, que la découverte a été faite à Nîmes, dans le Gard. Un sol recouvert d’une mosaïque de différents marbres colorés, témoin de la richesse des propriétaires des lieux, a été découvert parmi les restes de la villa.

Le tapis en opus sectile d’une pièce de réception d’une domus datée des Ier/IIe siècle de notre ère.

Ce sol impressionnant ressemble presque à une sorte de tapis. La technique de pavement s’appelle "opus sectile", elle consiste a tailler et assembler des morceaux de marbres différents pour créer des motifs ou des dessins. Le marbre utilisé ici provient des 4 coins de l’empire romain, preuve que les occupants des lieux avaient des moyens conséquents. Il se trouve dans un coin de la pièce, le reste du pavement est plus simple, en forme d’alvéole d’abeilles.

Les fouilles ont aussi mis au jour une seconde trouvaille exceptionnelle : des enduits de murs peints, de ce qui devait être une ancienne salle de réceptions. Les fragments ont été retrouvés au sol, mais les traces d’incisions "en chevron" au dos, faites pour mieux adhérer aux parois, prouvent qu’ils étaient bien sur des murs. La peinture présente un décor de grands panneaux rouges et noirs et des candélabres raffinés, un style de décoration très en vogue dans la Gaule romaine du 1er siècle ap. J.-C.

Les enduits déposés, ils révèlent leur décor, en grands panneaux rouges et inter-panneaux noirs, aux candélabres très raffinés, correspondant à un registre décoratif très présent en Gaule au Ier siècle de notre ère.
Les enduits découverts effondrés étaient posés sur des élévations de murs en terre incisées en chevrons pour assurer leur adhérence.

Les équipes de l’Institut national de recherches en archéologie préventive (INRAP) ont également trouvé d'autres signes de richesse dans la demeure, comme un système de chauffage par le sol et des cours qui devaient être agrémentées de bassins et de plantations. Elles ont également trouvé des traces d’aménagements plus tardifs sur le site, comme une tombe datant du Moyen-Âge.

Vue aérienne d’une partie de la première tranche de fouille.
Vue aérienne d’une partie de la première tranche de fouille. © Pascal Druelle, Inrap

La ville de Nîmes est probablement l’une des plus anciennes de France, à l’instar de Marseille ou Béziers, puisque son apparition remonte à la période celtique. Elle fût un important centre romain, une époque dont les célèbres arènes sont témoins. Les découvertes archéologiques ne sont donc pas rares dans la cité.

Nîmes, la Rome française

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