Elles se multiplient, elles poussent, elles se développent et elles mettent (sans doute) des fleurs dans la vie de nombreux habitants. Elles, ce sont les grainothèques. Des sortes de marchés aux plantes où on vient pour emprunter des graines de fruits, de légumes ou de fleurs afin de les faire pousser chez soi, avant de ramener à son tour des graines pour que d’autres puissent en profiter.

L’une des dernières du genre à être sortie de terre (si l’on peut dire) est la grainothèque "Se’Mons" à Mons. C’est la première du genre dans la cité du Doudou et lors de sa première ouverture au public il y a quelques jours, elle a attiré les curieux. "Alors, j’ai pris des fleurs, différentes variétés. J’avais envie de couleurs", explique Pauline au micro de TéléMB. "Et quelques petits légumes, idéalement pas trop compliqués et que je connais, parce que voilà", conclut-elle avec une petite moue et un petit sourire.

Il n’y a bien sûr aucune obligation pour les visiteurs qui viennent prendre des graines d’en ramener ensuite

Le but est clair pour la Maison Folie et l’une de ses responsables Isabelle Bierlaire. "Pousser les gens à remettre les mains à la terre, en ayant des semences gratuites et donc pas coûteuses. Que ce soit aussi des graines locales. Et que les gens puissent se les échanger. Il y a donc aussi l’aspect entraide et rencontre dans ce projet". Mais elle s’empresse de préciser "qu’il n’y a bien sûr aucune obligation pour les visiteurs qui viennent prendre des graines d’en ramener ensuite. Il faudra que certains nous en rapportent de nouvelles, évidemment, sinon le projet ne pourra pas fonctionner. Mais ils ne doivent pas avoir peur de franchir la porte et venir se servir sans être contraints".

>> Découvrez le reportage de TéléMB à la grainothèque "Se’Mons"

© Capture d’écran TV Lux

Les provinces de Namur et de Luxembourg ont elles aussi une "graine d’avance"

La nouvelle grainothèque montoise s’est notamment inspirée de deux autres organisations similaires qui existent depuis quelques années dans la région, à Tournai et à Ath. Côté athois, c’est une Bruxelloise exilée qui a lancé la "grainothèque des géants" courant de l’année 2021.

>> Portrait de Marie-Yvonne Michez, une passionnée qui vient de lancer la grainothèque des Géants à Ath par Notélé

 

En province de Luxembourg aussi, les racines de ce genre de projet ont pris. A Bouillon, une grainothèque a été lancée dans le cadre du plan communal de cohésion social. Le but est d’y échanger des graines à replanter bien sûr, mais aussi d’apprendre aux apprentis jardiniers (parfois en herbe) à cultiver la terre de manière naturelle, donc sans recourir aux engrais ou aux pesticides.

>> Découverte de la grainothèque de Bouillon dans un reportage de TV Lux

 

Un peu plus au nord, une grainothèque a aussi été lancée à Rochefort et une autre s’est développée à Hastière, près de la frontière française. Avec là, une démarche encore plus originale puisque le centre culturel local avait demandé aux habitants qui avaient reçu des graines en plein confinement Covid de faire ensuite des photos de leurs jeunes pousses. Photos qui ont servi à monter dans la foulée une exposition sur le sujet.

© Capture d’écran Bx1

Emprunter une plante en venant chercher un livre

Chez nous, nombre de grainothèques sont installées dans des bibliothèques publiques. Celle de Fontaine-l’Evêque par exemple a été créée sur le constat que de nombreux citoyens venaient en fait à la bibliothèque pour demander des ouvrages sur la culture et le jardinage. Cette grainothèque a été installée, c’est tout un symbole, dans l’ancienne Halle aux blés locale restaurée qui abrite déjà les ouvrages à prêter de la commune.

>> Le reportage de Télésambre à la grainothèque de Fontaine-l’Evêque

 

A Gembloux, une grainothèque a aussi vu le jour au sein de la bibliothèque communale. Idem à Braine-l’Alleud en Brabant wallon.

>> Découverte de la grainothèque de Gembloux sur Canal Zoom

>> Une grainothèque vient d’ouvrir à Braine-l’Alleud, à voir dans ce reportage de TV Com

 

Pendant le confinement, les gens avaient besoin de nature. Le contact avec la nature apaisait et permettait d’avoir une meilleure qualité de vie

 

En Région bruxelloise, c’est carrément une plantothèque qui a été créée dans la bibliothèque de Jette. Ici, les visiteurs n’emportent pas des graines, mais bien directement des plantes qui ont déjà poussé. A elles et eux ensuite d’en prendre soin pour les garder en vie. "Pendant le confinement, les gens avaient besoin de nature. Le contact avec la nature apaisait et permettait d’avoir une meilleure qualité de vie", explique à Bx1 Stéphanie Weisser à l’origine du projet.

Chaque Jettois a le droit de venir chercher trois plantes d’extérieur et deux plantes d’intérieur par an. Le but étant aussi de pousser à cultiver et à donner de la vie à son chez-soi, même lorsqu’on habite dans des plus petites surfaces en ville. Les visiteurs peuvent ensuite venir rapporter eux-mêmes des plantes qui seront proposées alors à d’autres habitants, une fois une période de quarantaine effectuée.

>> Découverte de la plantothèque de Jette dans ce reportage de Bx1

 

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