Les camps de réfugiés des îles grecques étaient déjà surpeuplés depuis longtemps. Avec l’arrivée de nouveaux migrants depuis la Turquie, les habitants et les autorités sur l’île de Lesbos, notamment, sont confrontés à un défi chaque jour plus grand.
Plus de 38.000 migrants s’entassent déjà dans les camps des îles de Lesbos, Samos, Chios, Leros et Kos, officiellement prévus pour 6200 personnes. Des nouveaux camps doivent être construits pour la mi-2020 mais les habitants de ces îles se plaignent depuis longtemps des problèmes d’insécurité et de santé publique que causent, selon eux, les migrants. Ils s’opposent dès lors, et parfois violemment, aux projets de construction de ces nouveaux camps.
L’île de Lesbos fait 1600 km², soit une fois et demie la superficie du Brabant wallon.
Où emmener les migrants ?
A Sykaminea (Lesbos), un groupe de 74 personnes, selon un migrant interrogé sur place, est arrivé il y a deux jours. Face au manque d’infrastructures et de place, les autorités ne savent qu’en faire.
"Je ne sais pas ce qui se passe", explique Hussein, un Afghan d’une vingtaine d’années. "On nous a emmenés en bus, puis ramenés au point de départ, je ne sais pas ce qui va se passer ensuite". Ces migrants devaient en fait être transférés vers le camp de Moria, mais ce camp étant totalement saturé, ils ont été ramenés en bord de mer.
Dans ce groupe, beaucoup d’enfants et des personnes de toutes les générations. "Nous n’avons quasiment pas de nourriture", se désole Hussein, "nous avons très faim."
Imamadi a le même profil. Lui aussi est jeune, Afghan, et dans l’incertitude. "On espère que le gouvernement grec va nous aider mais on ne sait pas. On attend un bus. On aimerait aller au village trouver du travail, refaire notre vie."
Une perspective qui semble encore très éloignée à ce stade.