Nous partons au nord de l’Europe, sur les traces d’une compositrice romantique, née sur le sol de la Finlande, Laura Netzel, que l’on présente souvent comme une compositrice suédoise car elle n’avait qu’un an lorsque sa famille a déménagé à Stockholm, suite au décès de sa mère. Elle restera malgré cela, toute sa vie, fière de son héritage finlandais.
Dans la famille, on découvre très rapidement découvre les dons musicaux de la petite Laura Netzel qui, dès l’enfance, prend ses premières leçons de piano, elle enchaîne quelques années plus tard avec des cours de chant, séjourne en Allemagne et en France où elle étudie la composition avec Charles-Marie Widor.
Dans la maison de son enfance des salons sont organisés, avec des concerts réguliers, et c’est lors de l’une de ces soirées musicales que sera joué un trio d’une autre compositrice nordique, le premier trio avec piano d’Elfrida Andrée, créé en 1860. Laura Netzel interprète la partie de piano avec deux musiciens de l’orchestre de la cour au violon et au violoncelle. D’autres personnalités comme la compositrice Pauline Viardot viendront s’y produire également.
Elle enchaîne les tournées de concert jusqu’à l’âge de 26 ans, l’âge où elle épouse un médecin, Wilhelm Netzel. Son activité de pianiste se réduit, surtout avec l’arrivée de quatre enfants, et c’est à partir de ce moment-là que Laura Netzel se tourne vers la composition. Elle publie alors ses premières œuvres, parfois sous le pseudonyme "N. Lago", pour éviter les préjugés sexistes. Sa musique devient très populaire, on apprécie en particulier ses miniatures pour piano.
On reconnaît chez elles ses mélodies originales, ses harmonies audacieuses et son naturel qui paraît inné. "La musique jaillit de mon être intérieur", dira-t-elle.
Laura Netzel reversait régulièrement les recettes de ses concerts à des œuvres caritatives, motivée par sa foi inébranlable. Les problèmes de santé et les problèmes des femmes lui tenaient particulièrement à cœur, influencée sans doute par le métier de son époux qui était gynécologue.
Laura Netzel a aussi dirigé de nombreux concerts pour les ouvriers, des concerts à petits budgets, avec l’espoir d’élever la classe ouvrière en l’éduquant à la musique savante et en lui donnant une alternative tout aussi peu coûteuse aux formes populaires de la culture. Les plus riches se sont même vu refuser l’entrée, pour qu’il y ait des places pour les citoyens les plus pauvres. Ses compositions sont de plus en plus ambitieuses, la plus vaste étant son Stabat Mater op. 45 pour solistes, chœur mixte, orgue et orchestre, long d’une cinquantaine de minutes, et qui fut interprété devant la cour royale de Suède.
Autre partition imposante : son concerto pour piano, vraisemblablement composé au cours des dernières années du XIXe siècle.