À la découverte de la 'van life' : trucs et astuces pour un premier voyage

"Ma première fois, c’était en Bretagne. Après deux jours, on ne sait plus où on est, où on a dormi la veille. On a du mal à se repérer car notre corps n’est pas habitué à ce détachement du temps et de la géographie, d’avoir toute cette liberté-là. C’est un peu comme de la méditation, être en pleine conscience, profiter de chaque moment. Le petit café au lever du soleil dans la nature, la petite promenade, tout cela prend une autre dimension. Cela me permet de me reconnecter à moi-même et aux autres, et à la nature. Je suis né au Congo, j’ai beaucoup vécu ces sensations avec mes parents, quand nous partions en véhicule tout-terrain sans attaches, et je le retrouve avec le van" témoigne Olivier Verbeke.

C’est parti, vous vous projetez dans l’expérience ? Un premier voyage en perspective ? Il est vivement conseillé de le planifier hors saison, pour deux ou trois nuits.

"La première nuit en van, c’est mémorable. Souvent on arrive le soir dans un spot, et on a la magie de découvrir le spectacle autour de nous et le décor quand on se lève. La sensation qui prédomine c’est la liberté".

Pas besoin d’aller loin pour être dépaysé. Un changement radical de ses habitudes, n’emporter que le nécessaire, accepter un confort rudimentaire. Le voyage en van, c’est un peu du camping haut de gamme, mais du camping quand même. Les bagages seront réduits au strict minimum.

"C’est une leçon de vie, l’habitacle est tellement petit. Mais il est super bien optimisé, on s’émerveille de l’ingéniosité qui a été déployée pour faire rentrer autant de choses dans un si petit habitacle. Pour passer de la position ‘on dort à quatre' à la position ‘on roule à quatre’, il y a quelques bagages à translater, c’est un peu du 'Tetris'. Une fois l’habitude acquise, cela va très vite. On apprend à être léger, on se rend compte qu’il a beaucoup de choses dont on n’a pas besoin dans la vie de tous les jours. Trop de vêtements, trop d’eau, trop de nourriture. Par contre il y a des choses indispensables liées au voyage en van : l’essuie de vaisselle par exemple, car la vaisselle ne peut pas rester exposée à sécher quand on roule ! ".

"Il y a deux catégories de gens, ceux qui ont plus l’habitude de la randonnée vont s’orienter au feeling, on voit un petit chemin, à droite, à gauche, on cherche… Mais en juillet et août, ce n’est pas une solution, cela peut vite tourner au cauchemar. Quand on n’arrive pas à trouver de spot, on finit au camping ou sur un parking de supermarché. Personnellement, je prévois les spots, et des spots de secours. Par exemple, j’ai voulu rejoindre un endroit que je connaissais d’un précédent voyage, la commune avait placé une barrière. Puis à proximité d’un camping, il y avait une grande fête. Enfin, je trouve un endroit… Et je suis dénoncé par un voisin, la police vient nous déloger. Généralement, on reçoit un avertissement. A l’inverse, il y a aussi des panneaux d’interdiction de stationner pour les vans qui sont illégaux. Cela nous a pris parfois trois à quatre heures pour trouver un spot".

Moralité, la prudence est la mère de la sûreté, la préparation vous assure des possibilités dont vous pourrez toujours vous éloigner si vous trouvez d’aventure un endroit de rêve. Olivier Verbeke prépare ses voyages durant autant de jours que le nombre de jours du voyage.

Le choix est vaste dans les véhicules de location et l’agencement intérieur varie beaucoup. Soyez attentifs au nombre de ceintures de sécurité, car si le véhicule est annoncé pour six personnes, cela ne veut pas dire qu’il peut accueillir autant de passagers sur la route. Avec les modèles de moins de six mètres, on peut se garer en ville. Quatre personnes peuvent y dormir grâce au toit qui se relève. La plupart comprennent une douche toilette avec eau chaude. Tenez compte de la mobilité, du stationnement, de la consommation et de la conduite si vous optez pour des plus gros modèles du type mobile-home, camping-car ou fourgons. Vous ne serez pas toujours bien vus dans les plus petites agglomérations avec ces véhicules moins discrets.

Certaines plateformes comme Yescapa proposent l’entremise de particuliers. Avec les loueurs professionnels, dont la plateforme leader est Blacksheep, vous avez la certitude de bénéficier d’encadrement, notamment avec l’explication détaillée du fonctionnement technique du véhicule qui est indispensable pour une première expérience.

Les prix diffèrent grandement hors saison ou en saison, et selon le véhicule, mais se situent entre 1000 à 1500 euros pour 5 à 7 jours en pleine saison. Durant la basse saison, ce sera plus abordable avec des prix autour d’une centaine d’euros par jour.

Bon voyage !