Sa pièce maîtresse est le Codex Vyssegradensis, ou Codex de Vyšehrad, un manuscrit roman. L’ouvrage aurait été réalisé pour le couronnement du premier roi de Bohême, Vratislav II, le 15 juin 1085, d’où l’un de ses autres noms, Évangiles du couronnement du roi Vratislas.
Déclaré monument national de la République tchèque en 2005, cet évangéliaire compte 108 feuillets de parchemin dont 26 pleines pages enluminées. À ce jour, son auteur est appelé " Maître de l’Evangéliaire de Vyšehrad ", c’est dire qu’il demeure… anonyme ! Toutefois, diverses recherches situent l’origine de l’œuvre au sein du scriptorium de l’abbaye Saint-Emmeran, à Ratisbonne, en Allemagne, avec des détails d’enluminures inspirées des monastères de Reichenau et d’Echternach.
La renommée du manuscrit est due au fait que, parmi ses somptueuses miniatures, on retrouve certaines représentations inhabituelles dans l’iconographie de l’époque, telles la "Généalogie du Christ" ou la "Résurrection des Morts". Le roi Vratsilav II gardera le codex dans sa résidence, le château de Prague, portant alors le nom de la colline sur laquelle il est édifié, Vyšehrad. Ce n’est qu’en 1228 que l’évangéliare prend le chemin de la bibliothèque du chapitre de la cathédrale Saint-Guy. Sauvé des destructions calvinistes, l’œuvre est conservée au Clementinum depuis le milieu du XVIIIe siècle.