La Belgique est représentée dans la Ville Eternelle depuis 1902, avec l’Institut historique belge de Rome (IHBR). Installé dans le palais Rusticucci, tout proche du Vatican, cet établissement universitaire avait pour but l’étude de la Belgique et de ses relations avec l’Italie.
À l’occasion du mariage de Marie-José de Belgique avec le prince Humbert de Savoie en 1930, une souscription nationale est lancée pour leur offrir un cadeau. La fille d’Albert Ier demandera qu’une partie de la somme récoltée – 800.000 francs de l’époque – soit consacrée à la création d’un Fonds national Princesse Marie-José (FNPMJ), dont la raison sociale sera la promotion des intérêts belges en Italie et la consolidation des liens intellectuels entre les deux pays, particulièrement par l’encouragement des travaux scientifiques et artistiques.
C’est ainsi que naît l’Academia Belgica, Académie belge de Rome. Depuis plusieurs années, il était évident que les missions des trois institutions – IHBR, FNPMJ et Academia Belgica, se recoupaient. Par souci de rationalisation, elles ont donc proposé de se regrouper, donnant naissance en 2018 à une nouvelle fondation d’utilité publique, l’Academia Belgica – Centre pour l’Histoire, les Arts et les Sciences à Rome qui donne une meilleure visibilité au pôle scientifique et culturel romain de la Belgique. La nouvelle fondation s’appuie sur des moyens financiers émanant du Fédéral, des Communautés et du secteur privé.
Inauguré en 1939, en présence du couple héritier d’Italie, le superbe bâtiment est un superbe exemple de l’architecture entre style moderniste et Art Déco, avec ses intérieurs de marbres vert et noir de Belgique. Au-delà de son rôle de centre d’échanges scientifiques et culturels de niveau international, l’Academia Belgica accueille aussi colloques, séminaires, expositions, conférences et concerts. Elle loge aussi des hôtes, qu’ils soient détenteurs de bourses ou pas, selon qu’il s’agisse d’universitaires, d’auteurs ou d’artistes qui y exposent également leurs œuvres.
Parmi les outils de ce centre d’histoire, d’arts et de sciences, une remarquable bibliothèque qui, même si elle n’est accessible qu’aux seuls hôtes et chercheurs, vaut le détour, car sa salle de lecture est un véritable bijou, avec son décor et son mobilier d’origine. Comme le signale Sabine Van Sprang, l’actuelle directrice, " Nous offrons à des chercheurs et étudiants aux moyens par définition limités de travailler et séjourner en leur donnant accès à des sources uniques ". Car, si la bibliothèque a hérité de l’important fond de l’Institut historique belge, ses collections – près de 100.000 ouvrages – s’enrichissent constamment. Consacrée pour 70%, à l’histoire, l’histoire de l’art, l’archéologie, l’histoire des religions et des sciences, la littérature belge y est également à l’honneur, entre autres par des dons réguliers de la communauté francophone de Belgique.