L’activation de la procédure de protection automatique temporaire pour les réfugiés ukrainiens est une première au niveau européen. Certaines voix, notamment chez Amnesty International, se sont déjà fait entendre pour espérer que cette procédure s’applique à l’avenir aussi à des réfugiés d’autres nationalités.
Ces derniers jours, devant le Petit-Château, on pouvait voir deux files d’attente, une pour les personnes ayant fui l’Ukraine, une autre pour tous les autres demandeurs d’asile. Prochainement, les Ukrainiens ne devront plus passer par le Petit-Château du tout. Sammy Mahdi justifie cette différence de traitement. "Les autres sont des demandeurs d’asile. Ils entrent au Petit-Château, introduisent leur dossier et ça prend du temps pour savoir si oui ou non ils ont droit à la protection internationale", rappelle Sammy Mahdi. Car tous ne fuient pas des guerres, explique le secrétaire d'Etat. Au passage, il rappelle que seulement 40% des demandeurs d’asile reçoivent au final une protection internationale. "Le reste ne reçoit pas de protection internationale parce qu’ils viennent d’un pays ou parce que leur situation personnelle ne leur donne pas une protection internationale sur base des conventions et du droit européen" argumente Sammy Mahdi. "Et donc, une procédure doit être faite pour contrôler", ajoute-t-il.
Pourquoi ne pas le faire pour les Ukrainiens ? "Parce que l’Ukraine est à la frontière de l’Europe. Tout autant que la Turquie a créé un statut différent pour les Syriens, on fait de même, parce que l’Ukrainien quitte son pays au moment où les bombes partout en Ukraine, et il y a une nécessité à accélérer la procédure et garantir à court terme, pendant un an, un statut pour ces personnes-là. Et puis, il y a une évaluation qui se fait", explique Sammy Mahdi.
Vu qu’il y a un million de personnes, au moins, qui arrivent actuellement, "si on doit passer par la procédure d’asile, on ne s’en sort jamais", résume Sammy Mahdi.
Le secrétaire d'Etat à l’Asile et la Migration se réfère aux statistiques du HCR (Nations Unies) selon lesquelles, en cas de conflit, 90% des réfugiés restent "dans la région". Dans le cas de l’Ukraine, la région, c’est l’Europe. "Entre Bruxelles et Malaga, il y a 2100 km. Entre Bruxelles et Lviv, en Ukraine, il y a 1600 km. Donc, on est la région", résume Sammy Mahdi. "Donc on doit garantir qu’une structure est mise en place pour que cet accueil dans la région se fasse de la façon nécessaire", estime Sammy Mahdi.
Pour Sammy Mahdi, les demandeurs d’asile venant d’autres pays, par exemple, la Syrie ne sont pas moins aidés. "Ces gens-là reçoivent un li, à manger, des formations. Ces personnes attendent leur procédure. En moyenne, ça prend un an parce qu’il faut faire un screening correct de chaque personne. Si ces personnes-là reçoivent la protection internationale parce qu’elles fuient un danger, ce qui représente 40%, elles font partie de la société", explique Sammy Mahdi.