Je m’accroche à mon enfance comme à une bouée, alors que finalement elle est une peau morte, qui ne demande qu’à tomber.
Angèle, interne en 4ème (2ème secondaire en Belgique) accueille avec appréhension les changements qui s’opèrent dans son corps. Elle souhaiterait les retarder au maximum, garder son apparence de petite fille dans laquelle elle trouve refuge et qu’elle cache sous de longs pulls et de larges pantalons. Timide et introvertie, elle garde ses distances avec les autres élèves, mis à part pour son amie Zoé.
Lorsqu’elle se voit obligée de partager sa chambre avec Loélie, une ado bien dans sa peau, aux rondeurs affirmées, et au caractère plutôt exubérant, elle le vit comme une invasion de son espace sacré.
Elles partagent cependant une passion commune pour la danse, qui les rapprochera au-delà de ce qu’elles auraient pu anticiper.
À l’aise dans son corps comme dans ses baskets, son naturel crève les yeux et me déconcerte.
Petit à petit, le caractère positif et assuré de Loélie vient secouer le cocon de tranquillité et de pudeur dans lequel Angèle s’est enfermée. Au fil de ses observations, elle va comprendre que l’expansive Loélie abrite sous cette carapace ses propres souffrances et secrets.
Le choc de leurs différents points de vue va forcer ces deux jeunes filles à s’accepter, et connaître l’autre dans toute sa complexité.
En tant que femme, ce livre permet de se replonger dans nos propres questionnements, de se souvenir de ce que l’on a vécu et de ce que l’on a fait vivre à d’autres, parfois sans le vouloir.
Il nous offre surtout la possibilité de renouer les baskets, que nous étions pourtant si heureux.ses de quitter, pour mieux comprendre nos enfants ou ceux de notre entourage.