Tous sont sous le choc. A Calais, migrants et bénévoles se posent énormément de questions après la mort de 27 personnes mercredi après-midi dans la Manche, au large de la ville. Depuis que les accès aux ferries et au tunnel sont verrouillés, les exilés essaient de rejoindre la Grande Bretagne par la mer, sur de frêles canots pneumatiques.
Même s’ils se sentent bien seuls, les bénévoles poursuivent leur action de solidarité aux côtés des migrants. Chaque matin, ils viennent leurs offrir une boisson chaude, un sandwich, une banane, et surtout, une écoute. Ils ont installé ici un générateur d’électricité pour permettre à de jeunes Soudanais de recharger leurs smartphones.
Le naufrage d’hier est dans tous les esprits. "Quelques-uns nous parlent", raconte Anna, franco-britannique bénévole au Secours catholique. "Ils sont effondrés. Mais en général, les gars gardent leurs émotions pour eux. Ils n’expriment pas ce qu’ils ressentent. Ils ont construit comme une barrière autour d’eux, depuis des mois ou des années. Ils en ont besoin pour tenir le coup."