A Bruxelles, les femmes qui se lancent dans l'entrepreneuriat sont plus nombreuses que les hommes

Isabeau Paape a lancé sa boutique de bougies naturelles dans les Marolles il y a un peu plus d'un an

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Par Aline Wavreille

A Bruxelles, les femmes sont plus nombreuses à se lancer dans l'entrepreneuriat que les hommes. En 10 ans, leur nombre a progressé de 30 % en région bruxelloise. C'est ce qui ressort du baromètre de la plateforme Women in Business, hébergée chez hub.brussels, l'Agence bruxelloise pour l'accompagnement de l'entreprise. 

Entreprendre, des montagnes russes émotionnelles 

Il y a un peu plus d'un an, Isabeau Paape a lancé sa boutique de bougies dans les Marolles. Feuille de figuier, thé vert, fleur d'oranger, elle propose des bougies naturelles "à base de cire de soja, avec des parfums non toxiques et on fait tout ici dans l'atelier", explique-t-elle. Un tournant radical à 40 ans pour cette ancienne web designeuse qui a voulu prendre le temps de réfléchir à ce qu'elle voulait faire pour sa "deuxième partie de vie".

Un tournant qu'elle ne regrette pas, même s'il y a des hauts et des bas: "c'est surtout beaucoup de hauts! Ce qui aide à tenir, c'est d'avoir ce plaisir de développer son entreprise, ça apporte beaucoup de bonheur. Il y a des bas aussi parce que souvent, c'est la fatigue, c'est le découragement, le doute. Même si ça fonctionne bien, on est pris de doutes: 'est-ce que les gens vont continuer à suivre', 'est-ce que je vais parvenir à produire comme il faut?' C'est vraiment les montagnes russes émotionnelles mais j'adore ça!" 

La peur du risque, l'un des grands freins 

Pour lancer son projet, Isabeau a été accompagnée par une coopérative d'activités. Ces dispositifs ont pris de l'ampleur en région bruxelloise, ils permettent de tester des projets, tout en gardant par exemple son statut de demandeur d'emploi, et donc de lever certains freins à l'entrepreneuriat féminin: "La peur du risque est l'un des freins importants de l'entrepreneuriat féminin et c'est vrai que la coopérative d'activités permet d'entreprendre sans risques", résume Loubna Azghoud, de la plateforme Women in Business. Parmi les autres freins: le fait de devoir concilier vie familiale et vie professionnelle," Mais il y a pourtant des entrepreneuses qui y trouvent plus de flexibilité parce qu'elles sont maîtres de leur temps". 

Loubna Azghoud,responsable de la plateforme Women in Business
Loubna Azghoud,responsable de la plateforme Women in Business © Tous droits réservés


Les femmes qui entreprennent cherchent à avoir un impact dans la société 

Les femmes qui se lancent le font souvent dans le secteur des services, ou fonctions libérales, mais aussi dans l'HORECA et le commerce. Des secteurs impactés par la crise récente. Il existe aussi un dénominateur commun de ces projets lancés: " Souvent, les femmes entreprennent dans l'économie sociale, dans l'économie locale, dans l'économie circulaire", détaille Loubna Azghoud. "Quand les femmes entreprennent, elles cherchent à créer de la valeur, pas uniquement monétaire, mais de la valeur sociale, elles cherchent à avoir un impact dans la société". 

Le profil-type de l'entrepreneuse bruxelloise 

Par ailleurs, ce baromètre permet aussi de dégager le profil-type de l'entrepreneuse bruxelloise. "Souvent (plus de 60 %), elles ont moins de 35 ans, elles sont diplômées de l'enseignement supérieur", explique Loubna Azghoud. " La commune où il y a le plus d'indépendantes, c'est à Uccle. Le moins, à Molenbeek-Saint-Jean. Ces données vont nous permettre d'orienter nos actions vers le croissant du Nord de Bruxelles pour les prochaines années". 

Un peu plus d'un quart des indépendants bruxellois sont des femmes et cette part ne cesse d'augmenter, d'année en année.

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