10% d’écart ! En région de Bruxelles-Capitale, les femmes gagnent 10% de moins que les hommes. C’est ce qui ressort d’une étude de l’IBSA, l’Institut bruxellois de statistiques qui s’est concentré sur le secteur privé marchand. Certes, l’écart salarial s’est réduit au fil des années : presque la moitié entre 1999 et 2019, de 19% à 10%.
Il n’empêche : "La comparaison du salaire horaire moyen entre hommes et femmes, tous profils confondus, montre que pour chaque euro gagné en moyenne par les hommes en 2019, les femmes ne gagnent que 90 centimes", indique l’étude.
L’IBSA ajoute : "Cet écart salarial de 10,4% est inférieur à celui de la Flandre (12,6%) et supérieur à celui de la Wallonie (7,3%). La situation bruxelloise est proche de celle de la Belgique, où l’écart salarial est de 10% en 2019."
14% d’écart entre diplômés et diplômées du supérieur
Quelles sont les professions qui paient moins bien les femmes ? "Une partie de l’écart salarial s’explique par des différences entre les caractéristiques des hommes et des femmes ou des postes qu’ils occupent, dont notamment le niveau d’éducation, la profession, l’âge ou le temps de travail."
Selon les profils, "cet écart salarial peut être très variable", explique à la RTBF Aina Astudillo Fernandez de l’IBSA. "Si on regarde à niveau de diplôme égal, tous les salariés qui ont un diplôme bas ou moyen, on constate que l’écart salarial n’est pas énorme pour ces groupes-là."
A l’inverse, "là où l’écart salarial est très important, c’est dans les groupes de salariés qui ont un diplôme élevé".
Selon l’IBSA, les écarts salariaux sont les plus élevés pour les personnes diplômées du supérieur, universitaire ou pas (écart salarial de 14% en 2019), les managers (11%), les personnes de plus de 55 ans (18%)…
L’écart ne s’est pas résorbé chez les plus de 55 ans
"Pour les personnes de plus de 55 ans, ce n’est pas surprenant", analyse Aina Astudillo Fernandez. "Pour les femmes concernées, leurs carrières ont évolué dans des conditions qui sont différentes de celles d’aujourd’hui. Elles ont commencé leurs carrières il y a 20 ou 30 ans. A cette époque, les inégalités étaient plus importantes et elles se reflètent encore dans les salaires d’aujourd’hui. L’écart ne s’est pas résorbé."
A noter que chez les personnes travaillant à temps partiel, l’écart salarial entre hommes et femmes est de 13%.
Des femmes mieux payées que les hommes
Une exception bruxelloise, malgré tout, qu’on ne retrouve ni en Flandre ni en Wallonie. "Les groupes où les femmes gagnent plus que les hommes sont les exceptions plutôt que la règle, et l’écart y est très faible. Il s’agit des salariées avec un niveau de diplôme moyen (qui gagnent 2% de plus que les hommes) et des salariées qui travaillent comme employée administrative (qui gagnent 3% de plus que les hommes)."
Les professions sont de type administratif et concernent les secrétaires, le personnel au guichet mais aussi les comptables.