Eden Hazard va donc quitter le Real Madrid au terme de cette saison. Un départ négocié en coulisses et annoncé via un communiqué laconique. Ce clap de fin est à l’image de l’ensemble de son histoire madrilène : triste et indigne de son talent.
En quatre saisons, l’ancien capitaine des Diables rouges n’a disputé que 76 rencontres. Il a marqué 7 fois et a délivré 12 passes décisives. Des chiffres cruels.
Paradoxalement, le Brainois a garni son palmarès comme jamais dans sa carrière. Il a remporté 8 trophées, plus que lors de ses passages à Lille et à Chelsea. Mais à la grande différence de ses deux expériences précédentes, Hazard n’a pas été acteur de ces succès.
Lui le détonateur, lui le moteur du jeu des Dogues et des Blues se mue au fil des mois en simple joueur de rotation. Et encore. Sa dernière saison sous le maillot blanc s’apparente à un long calvaire : 10 apparitions dont quatre maigres titularisations pour 392 minutes. Blacklisté par Ancelotti, il traverse cet exercice 2022-2023 comme un fantôme. L’ombre du joueur qui a enthousiasmé la Ligue 1, la Premier League et les fans des Diables.
Un Mondial magique, un transfert de rêve puis la descente aux enfers
Irrésistible avec les Diables, deuxième meilleur joueur de la Coupe du monde, Eden Hazard tutoie les sommets à l’été 2018. Douze mois plus tard, il signe au Real Madrid et réalise l’un de ses rêves de gosse. Notre compatriote profite un peu trop de ses vacances. Sans doute sa plus grande erreur dans toute cette triste saga. Il se blesse à l’ischio et met quelques mois à retrouver ses sensations. Eden redevient petit à petit Hazardinho. Il marque contre Grenade en Liga, Galatasaray en C1. Il claque quelques assists.
Et puis, un soir de novembre une blessure vient stopper son élan. Un contact fortuit avec Meunier, un péroné fissuré. Rétrospectivement, le début de la fin. Le cercle vicieux des blessures est enclenché. Il entame une désolante série d’allers-retours à l’infirmerie. Il reprend, rejoue, rechute.
Les mois défilent, les saisons s’enchaînent et son temps de jeu s’étiole. 1545 minutes la première saison, 896 la 2e, 903 la 3e et enfin 392. Zinédine Zidane laisse sa place à Carlo Ancelotti sur le banc Madrilène. Autant ZZ a toujours cru en lui, autant le Mister ne semble jamais lui accorder sa chance. Pire, l’Italien paraît jouer avec ses nerfs. Les déclarations optimistes en conférence de presse se matérialisent rarement en acte. Eden a besoin de se sentir aimé. Il n’y a tout simplement pas de communication entre les deux hommes. La fracture est profonde. Elle continue de se creuser. Les mercatos se succèdent comme les rumeurs de départ. Hazard reste. Eden s’accroche. A l’espoir d’enfin jouer ? A son contrat ?
Jusqu’à ce fameux communiqué du 3 juin 2023. 1434 jours et 76 apparitions après sa signature. La rupture est définitive.
Et maintenant ?
Quelles options s’offrent désormais à Eden Hazard ? Toutes et très peu ! Sans contrat, l’ex-feu follet du LOSC est libre de s’engager où il le souhaite. Ces dernières semaines, on a beaucoup évoqué la MLS et l’Arabie saoudite. Les candidats vont sans doute se bousculer.
A moins qu’Hazard ne décide tout simplement de dire stop. Dans la longue interview qu’il nous avait accordée en mars dernier, Eden avait laissé poindre un certain fatalisme par rapport à sa situation. A 32 ans, quelques mois après avoir clôturé le chapitre Diables rouge, va-t-il refermer le livre de sa carrière ? Lui seul le sait.