Les trois quarts des enfants ayant pratiqué un sport auraient été victimes d'abus psychologiques ou physiques et les garçons sont plus susceptibles d'être concernés que les filles, selon une étude portant sur plus de 10.000 personnes dans six pays européens, publiée samedi. C'est en Belgique (80%) que les abus sont les plus élevés, selon l'étude.
La forme la plus courante d'abus est psychologique, allant du manque d'appréciation de la part des entraîneurs à l'humiliation pure et simple, selon cette étude financée par l'Union européenne. Près des deux tiers des personnes interrogées ont déclaré avoir subi des violences psychologiques, tandis que 44% ont été victimes de violences physiques.
Conclusions très préoccupantes
Pour l'auteur principal du rapport, le professeur de sociologie du sport Mike Hartill, de l'université Edge Hill (nord-ouest de l'Angleterre), les résultats montrent que les différents dirigeants sportifs européens ont fait "trop peu" pour protéger les enfants et doivent concrètement faire "bien plus que produire une politique" affichée.
"Nos conclusions sont évidemment très préoccupantes. Nous avons vu un certain nombre de cas très médiatisés d'abus d'enfants dans le sport ces derniers temps, mais cette étude nous aide à comprendre plus clairement l'ampleur du problème", a déclaré Mike Hartill.
L'étude a interrogé des personnes âgées de 18 à 30 ans qui avaient pratiqué un sport alors qu'elles étaient mineures. L'incidence la plus élevée d'abus a été observée chez les enfants qui avaient participé à des compétitions internationales et l'étude a montré que les abus avaient lieu au sein de la structure des clubs et des organisations sportives.