Une capture d’écran, issue d’un document réalisé par des scientifiques qui tentent de faire des projections sur l’évolution de l’épidémie de coronavirus à l’aide de modèles, est reprise dans des publications et des e-mails. Celle-ci indique que 60 à 70% des victimes d’une éventuelle troisième vague outre-manche seraient des patients vaccinés. Il s’agit d’une projection pessimiste de scientifiques, pas d’une réalité factuelle.
"Bombe en Grande-Bretagne : 60 à 70% des victimes de la troisième vague seraient des patients… vaccinés". C’est le titre du message qui est arrivé dans la boîte mail de plusieurs internautes. Une newsletter, "La lettre Alternatif Bien-être" diffusée par le mensuel du même nom. Un article reprenant le même contenu est également disponible en ligne et a été relayé des milliers de fois sur les réseaux sociaux.
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Dans son introduction, l’auteur de la publication questionne la stratégie de vaccination et explique que la Grande-Bretagne se prépare à une troisième vague de cas de coronavirus malgré une proportion élevée de sa population qui a déjà été vaccinée : "Doit-on y voir un échec de la politique de vaccination tous azimuts qui occupe actuellement l’ensemble de l’Europe ?".
Pour développer son argumentaire, il indique qu’il se base sur un article réalisé par le quotidien britannique "The Telegraph". Cet article est réservé aux lecteurs abonnés et s’intitule : "Why the models warning of a third UK Covid wave are flawed", traduction en français : "Pourquoi les modèles avertissant d’une troisième vague de Covid au Royaume-Uni sont défectueux".
Une grande partie des données sont inutilement négatives et souvent dépassées
La journaliste scientifique Sarah Knapton y explique qu’en regardant de près les modèles mathématiques de l’Imperial College, l’Université de Warwick et la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) avertissant d’une éventuelle troisième vague en Grande-Bretagne, "on comprend vite comment des prévisions aussi sombres ont pu voir le jour. Une grande partie des données sont inutilement négatives et souvent dépassées".
Dans son introduction l’auteur de la newsletter devenue virale relate, explications de la journaliste du Telegraph à l’appui, pourquoi les données utilisées par les scientifiques pour alerter sur un risque de troisième vague au Royaume-Uni ne semblent pas assez pertinentes. Notamment, en minimisant l’impact de l’évolution rapide de la campagne de vaccination, en tablant sur des chiffres très bas en ce qui concerne l’immunité acquise par les personnes ayant déjà contracté la maladie ou en ne tenant pas compte de la diminution du risque de transmission chez les personnes vaccinées.