Jardins & Loisirs

6 idées sympas pour jardiner à la mi-septembre

Scène d’arrière-saison dans un jardin.

© Luc Noël

Par Luc Noël via

Comme le rappelle la chanson, l’été indien est une saison qui n’existe que dans le nord de l’Amérique. Mais les belles journées ensoleillées que nous offre l’arrière-saison sont propices à des semis, plantations et autres réalisations.

Du rhinanthe dans le pré fleuri

Il est pratiquement inconnu des jardiniers. Le rhinanthe, une plante annuelle de notre flore indigène (Rhinanthus minor), peut être semé en septembre dans les prairies fleuries. L’herbe aura été fauchée au préalable et le sol superficiellement griffé avec le croc. Une condition essentielle pour une bonne réussite : les graines, disponibles dans le commerce, doivent être fraîchement récoltées. Les plantules qui vont se développer ont la particularité de parasiter les racines des graminées, qui seront affaiblies. Parmi l’herbe moins haute et moins vigoureuse, davantage de plantes à fleurs sauvages pourront se développer, offrir nectar et pollen aux insectes butineurs et composer un beau décor estival au jardin. Le rhinanthe qui se ressème maintiendra sa présence d’année en année dans le pré fleuri. Ses fleurs jaunes qui sont mellifères contribuent à la luxuriance générale.

 

Le rhinanthe est aussi appelé "Crête de coq" à cause de feuilles claires qui surmontent la tige. Quand elle est sèche, la plante est comme un hochet, avec les graines que l’on entend bouger dans les fruits.
Le rhinanthe est aussi appelé "Crête de coq" à cause de feuilles claires qui surmontent la tige. Quand elle est sèche, la plante est comme un hochet, avec les graines que l’on entend bouger dans les fruits. © Getty Images

De l’ail pour l’été prochain

N’abandonnons surtout pas le potager. Septembre est propice à la plantation de l’ail d'automne. La culture d'arrière-saison a l’avantage de produire des têtes deux fois plus volumineuses que celles obtenues à partir d’une plantation au printemps. Le gel ? Pas de problème : les variétés pour cette époque résistent au froid. Un bon choix est l’ail ‘Germidour’, une obtention française aux gros bulbes violets. L’ail rose, vendu pour la culture printanière, ne convient pas.

L’atout pour un bon résultat : un sol drainant. Les terres argileuses lourdes, gorgées d’eau en hiver, provoquent le pourrissement. Le bulbe est ouvert avec les doigts et les caïeux extérieurs, les plus gros, sont enfoncés dans la terre, leur sommet affleurant à la surface. Espacement : 20 cm. La végétation aura 15 cm de haut avant les froids. Les plantes atteindront 50 cm au printemps. L’ail sera récolté en juillet, quand le feuillage jaunit et sèche. Juste à temps pour un aïoli aux parfums des vacances.

L’Institut national de la recherche agronomique français (INRA) a sélectionné l’ail 'Germidour' au départ de l’ancienne variété 'Violet de Cadours', en homogénéisant ses qualités de rendement et bonne conservation et en l’assainissant des virus.
L’Institut national de la recherche agronomique français (INRA) a sélectionné l’ail 'Germidour' au départ de l’ancienne variété 'Violet de Cadours', en homogénéisant ses qualités de rendement et bonne conservation et en l’assainissant des virus. © Getty Images

Le jus de nos pommes

La récolte des pommes est trop réduite pour faire appel à une unité de pressage et de pasteurisation ? Il est néanmoins possible d’obtenir un peu de jus du verger en employant dans la cuisine un extracteur à la vapeur. Il est composé de trois éléments. La partie basse est une casserole où de l’eau est mise à bouillir. Via une cheminée traversant l’élément du centre, la vapeur arrive dans la partie du haut. C’est là, sur un fond muni de petits trous, que sont déposées les pommes en quartiers.

Comme pour la préparation d’une compote, les fruits ont été pelés et débarrassés de leur cœur. Sous le couvercle, la vapeur s’accumule. Elle fait éclater les cellules des pommes, libérant le jus qui s’écoule via les petits trous dans l’élément du centre. Il est muni d’une sortie avec un tuyau de caoutchouc fermé par une pince. C’est par ce tuyau que le jus sera mis en bouteille. Non seulement le jus est extrait sans presse, mais il est aussi pasteurisé. Il se conservera durant plusieurs mois.

L’extracteur peut aussi être utilisé pour du jus de raisin. En ajoutant du sucre à des fruits rouges comme des fraises, groseilles ou framboises, on obtient des coulis. Il est aussi possible d’y blanchir des légumes pour la congélation.
L’extracteur peut aussi être utilisé pour du jus de raisin. En ajoutant du sucre à des fruits rouges comme des fraises, groseilles ou framboises, on obtient des coulis. Il est aussi possible d’y blanchir des légumes pour la congélation. © Luc Noël

L’anthemis des Canaries, une plante à conserver

Partout, dans les jardineries, chez les fleuristes et même dans les grands magasins, des anthemis (Argyranthemum frutescens) sont disponibles dès le printemps. Avec leur ramure en boule qui peut être portée par une tige dressée, ces sous-arbrisseaux originaires des pentes volcaniques des Canaries nous offrent durant toute la belle saison leurs corolles qui nous rappellent celles des marguerites. Il existe des anthemis blancs, jaunes et des hybrides à fleurs doubles, à fleurs roses ou à nuance de saumon. Pour obtenir une floraison continue, il faut enlever les fleurs fanées et ajouter un engrais pour pélargoniums dans l’eau d’arrosage.

Souvent, les anthemis sont considérés comme des annuelles qui terminent leur vie quand surviennent les premiers froids. Mais ces plantes au feuillage persistant peuvent être conservées durant plusieurs années. En septembre, bouturons l’anthemis, qui est une des plantes dont le bouturage est le plus aisé. La potée et sa descendance passeront l’hiver dans la véranda, à un endroit pas trop chaud. Au printemps suivant, la plante mère taillée court et rempotée dans du terreau neuf se redéveloppera pour une nouvelle saison de floraison. Dès leur croissance, les nouveaux anthemis seront pincés pour favoriser la ramification de la ramure.

Avec sa ramure sphérique, l’anthemis des Canaries en pot se prête bien à la décoration de l’entrée de la maison. En fin de saison, un chrysanthème de type pomponette pourra prendre sa succession pour l’accueil des visiteurs.
Avec sa ramure sphérique, l’anthemis des Canaries en pot se prête bien à la décoration de l’entrée de la maison. En fin de saison, un chrysanthème de type pomponette pourra prendre sa succession pour l’accueil des visiteurs. © Getty Images

De la potion magique pour les poireaux

L’idée n’est plus taboue. En jardinage biologique, on parle de plus en plus de l’intérêt de l’urine pour favoriser le développement des légumes ayant besoin d’azote pour nous offrir des récoltes plantureuses. Un seau hygiénique permet de récolter facilement l’urine du jardinier ou de la jardinière. Un point essentiel : il ne faut pas prendre de médicaments. Un demi-litre d’urine est dilué dans un arrosoir de 10 litres d’eau. Les poireaux sont arrosés avec ce mélange toutes les deux semaines. L’activité biologique du sol transforme l’urée de l’urine en ammoniac puis en nitrates assimilables par les racines. Quatre arrosages sont suffisants pour un effet spectaculaire. L’urine contient plus d’azote que le purin d’ortie et agit bien plus efficacement. Avec le développement de la permaculture, de nouveaux concepts viennent enrichir le travail au potager.

 

Pour poursuivre leur croissance durant l’arrière-saison et le sortir de l’hiver, les poireaux ont besoin d’un sol particulièrement fertile. Comme pour les choux qui effectuent eux aussi un fort développement de la végétation, de l’azote est nécessaire.
Pour poursuivre leur croissance durant l’arrière-saison et le sortir de l’hiver, les poireaux ont besoin d’un sol particulièrement fertile. Comme pour les choux qui effectuent eux aussi un fort développement de la végétation, de l’azote est nécessaire. © Getty Images

De l’eau, de l’eau dans la serre

La grande majorité des serres sont utilisées pour la culture des tomates. Après la dernière récolte, ces serres peuvent être laissées au repos jusqu’en mai de l’année suivante. Pendant des mois, la terre ne reçoit plus la moindre eau. Le sol se dessèche complètement alors que le jardin à l’extérieur reçoit mois après mois des dizaines et des dizaines de litres de pluie au mètre carré. Les vers de terre disparaissent, de même que les nématodes, les acariens, les bactéries, les champignons… Des sels qui ne sont pas suffisamment lessivés par l’arrosage se concentrent. Bref, le sol se dégrade et meurt.

Pour qu’elle puisse conserver sa vie biologique, la terre sous la serre doit être maintenue humide en permanence. Il faut donc l’arroser régulièrement. Mais le plus simple est de tout simplement poursuivre les cultures. Après les plants de tomates, la serre peut accueillir des épinards, de la mâche, des laitues d’hiver, des choux-fleurs pour une récolte précoce, des radis dès le mois de février, des salades précoces… Puis, les tomates seront de retour dans un sol dynamique qui aura été préalablement enrichi de compost.

Pour toujours bénéficier d’une bonne qualité du sol, des jardiniers n’hésitent pas à déplacer la serre pour lui faire occuper une nouvelle parcelle du potager, la parcelle qui était couverte pouvant se régénérer pour un futur retour de la serre.
Pour toujours bénéficier d’une bonne qualité du sol, des jardiniers n’hésitent pas à déplacer la serre pour lui faire occuper une nouvelle parcelle du potager, la parcelle qui était couverte pouvant se régénérer pour un futur retour de la serre. © Getty Images

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