Alors que certains se remettent à peine des festivités de Noël et se préparent à entamer celles du réveillon, pour les près de 200.000 étudiants du supérieur en Fédération Wallonie Bruxelles, c’est une autre histoire. Et oui, pour eux, c’est actuellement la période du blocus. Vous savez cette période où on se transforme en ours et où on hiberne quelque temps la tête penchée sur ses cours avant les examens du premier quadri ! Alors entre cette période de stress, le mauvais temps et les fêtes de fin d’année, on a demandé à quelques étudiants quels étaient leurs secrets pour tenir le cap pendant un peu plus d’un mois.
1. Bien se préparer
Pour certains étudiants, planifier correctement cette période intense de révision c’est la clé pour ne pas se laisser submerger. Il s’agit de faire de l’ordre. Maël, 20 ans, étudiant en BAC 1 en agronomie à la Haute école de Condorcet, raconte justement que "tout ce que je faisais avant les vacances c’était de planifier comment allait se passer le blocus. J’ai essayé de remettre tous mes cours en ordre. […] J’essaye d’être le plus planifié c’est-à-dire que pendant les vacances je savais déjà ce que j’allais faire".
Même conseil pour Sarah, étudiante de 25 ans en 5e médecine à l’ULB. Elle n’a ce quadri qu’un examen car elle est actuellement en stage de chirurgie. Mais c’est une très grosse matière qui lui impose de réviser "toutes la chirurgie et la médecine interne". "Comme je dois revoir une grande partie de tout ce que j’ai étudié depuis le début, je me suis donné, par exemple, 3 jours pour la cardiologie et j’essaye de revoir un maximum de la cardiologie pendant ces trois jours. J’ai fait mon planning pour un mois et à chaque fois je me mets 3-4 jours par matière. Je travaille généralement de 10h à 23h avec environ 2h de pause". Et d’ajouter, "moi j’étudie déjà bien pendant l’année. Du coup, quand j’arrive au blocus, j’en suis à ma deuxième ou troisième couche de révision. Et donc j’ai déjà bien revu la matière". "Il faut être organisé. Moi ma vie est vraiment millimétrée, je ne peux pas me permettre de prendre des jours off sinon je suis foutue", décrit l’étudiante en médecine.
Pour bien se préparer c’est aussi important d’être réaliste. D’analyser le temps qu’on met à étudier telle ou telle autre chose, si on sait qu’une matière risque de nous demander plus d’efforts, il faudra prévoir d’y consacrer plus de temps. Rien ne sert de se fixer des objectifs trop ambitieux par jour de révision. Le site Infor-Jeunes indique, par exemple que c’est important de "faire le point sur sa charge de travail, prendre en compte le temps d’étude qui sera nécessaire pour chaque cours, et comment le répartir efficacement pendant le blocus et pendant les examens".
2. Trouver des astuces pour se motiver
Il y en a pour qui blocus rime avec hibernation et coupure de tous contacts. C’est le cas notamment d’Adrien, en dernière année de master en ingénieur de gestion à l’ULB. Lui quitte Bruxelles, retourne chez ses parents et coupe tous ses contacts avec ses colocataires et ses potes pendant un mois pour être sûr de rester concentrer.
Pour d’autres, réviser à plusieurs c’est une source de motivation. L’an passé, Maël kottait seul et avec le confinement cette solitude était particulièrement difficile à supporter. Parfois au point de se démotiver. Résultat, cette année, il vit à Ath en colocation. "Moi je sais que j’aime beaucoup travailler avec des gens. Ça me motive de voir qu’il y a des gens qui travaillent à côté de moi. Du coup, j’essaye de trouver les moyens de faire des appels au moins et normalement il y aura 2 ou 3 potes qui viendront à mon kot pour bosser", décrit Maël.
C’est vraiment pour essayer de se dire tu bosses donc je bosse
Ils sont, en effet, de plus en plus d’étudiants à adopter cette pratique de l’étude en groupe mais en distanciel. "Je vais faire des appels aussi pour essayer de se motiver avec des gens de ma classe", décrit Maël. Il y a même une technique qui nous vient de Corée du Sud, où des jeunes se filment en train de réviser. Cette technique s’appelle le "gongbang" et cartonne en affichant des records de vues. "C’est juste le fait de voir un appel avec d’autres personnes qui sont motivées et qui bossent et bien ça nous motive à bosser autant de temps. A la place d’être sur son téléphone on est tous occupés à bosser et on se motive entre nous", raconte Maël. "C’est vraiment pour essayer de se dire tu bosses donc je bosse".
Pareil pour Sarah qui explique vivre en colocation avec sa sœur ou bien retourner chez ses parents à Tournai pendant les grosses périodes de blocus et qui explique "je ne pourrais jamais faire un blocus toute seule sans voir personne. Je déprimerais sinon".
3. Créer de la solidarité entre étudiants
En cette période, de nombreux étudiants s’entraident. Soit en se partageant des notes, en créant des groupes Facebook d’entraide ou en se réunissant à quelques-uns. Sarah explique qu’entre ses camarades, "il y a un groupe de solidarité, on se pose des questions et parfois la veille de l’examen on refait ensemble les examens des années précédentes. On est solidaire entre nous mais on se connaît depuis déjà cinq ans".
Mais elle ajoute que parfois ces groupes d’entraide sur les réseaux sociaux peuvent être stressants si on est perpétuellement dessus. "Si par exemple, il y a des questions auxquelles je ne sais pas répondre, je stresse. La veille d’un examen je ne regarde plus ces groupes", dit la jeune étudiante en médecine.
4. Se discipliner… Au moins un peu
Pour d’autres étudiants la période de blocus c’est un temps qui ne doit être consacré qu’aux révisions avant les examens. Si le reste du temps, les loisirs peuvent prendre une plus grande place dans le quotidien, pendant ce mois particulier c’est discipline et contrôle.
C’est le cas, par exemple, d’Adrien, 24 ans, étudiant à l’ULB en ingénieur de gestion. Ce jeune étudiant a le goût de la fête et des copains. Du coup, "avant le blocus je fais une bonne grosse semaine de fêtes et après fini, plus rien".
Il kot à Bruxelles et dès que le blocus arrive, il plie bagage et rentre étudier chez ses parents à Tournai. Et là il s’impose une discipline de fer. Il se lève à 7h "et j’étudie jusqu’à minuit". "Je ne mets pas la TV, je coupe les réseaux sociaux et je ne bois pas d’alcool. Je suis un peu extrême mais si par exemple je bois trois bières, je sais que le lendemain je vais être crevé", décrit le jeune homme. Et d’ajouter, "je m’octroie juste Noël et nouvel an".
Le téléphone d’Adrien reste coupé toute la journée "C’est un peu extrême mais je sais que tu commences à 10 secondes et t’es parti pendant 20 minutes et pour moi ça aide de couper tous les contacts. Et puis, ça évite de voir les photos des copains qui sont sortis etc.… Ça permet d’éviter d’avoir le Fomo (fear of missing out, la peur de rater quelque chose, ndlr)", raconte Adrien.
Et c’est vrai que le GSM et les réseaux sociaux prennent aujourd’hui une part plus importante. A chacun sa méthode. Pour Sarah par exemple, sur ses longues journées de révision, elle s’octroie deux heures de pauses quotidiennes. En ce compris, un temps passé sur les différents réseaux. C’est son échappatoire à elle, le temps d’un instant et de 2-3 scrolls.
Si tout le monde ne doit pas nécessairement adopter la méthode drastique d’Adrien, on ne peut pas nier que parvenir à se discipliner, au moins un peu, pendant cette période, peut sans doute aider à réussir ses examens.
5. Tenir bon
On a demandé aux étudiants interrogés quels conseils ils voudraient donner pour passer ce moment de blocus. Instinctivement, ils nous ont répondu "tenir bon". "Il faut s’accrocher, au final c’est juste un peu plus qu’un mois vraiment horrible à passer pour éviter une seconde session et avoir deux mois de vacances. Et après le blocus le rythme est plus chill", dit Adrien.
Sarah aussi conseille aux étudiants "de ne pas abandonner et de ne pas se laisser déprimer par toute la quantité de matières qu’il y a à étudier. Et c’est vraiment un rythme de vie à avoir. Il ne faut pas se laisser décourager. Plein de fois, j’ai eu des moments de "bad mood" mais il faut tenir bon, il ne faut pas se laisser abattre".
Pour ces étudiants courageux, on rajoutera à l’instar de ce que recommande Infor-Jeunes de ne pas oublier de souffler un peu et de trouver des petits moments de loisirs pour s’oxygéner l’esprit.
6. Le bonus tarmac
Et pour une petite aide à la concentration, l’équipe Tarmac a convoqué plusieurs dizaines de beatmakers belges et créer le feed youtube "Chill beats by Belgian producers". Tes musiques toutes chill à mettre en fond d’ambiance pour t’accompagner pendant cette période. C’est un flux musical 100% détente concocté par les programmateurs de ta chaîne.